Des surprises en perspective !

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A rebours des indiscrétions, pronostics voire prédictions des plus vraisemblables aux improbables, Kodjo Adedze, ministre de l’Urbanisme dans le gouvernement démissionnaire Victoire Tomégah-Dogbé, est porté au perchoir de l’Assemblée nationale togolaise, qui assurera la fonction législative, en attendant l’élection des Sénateurs et la mise en service de cette chambre.

Cette élection n’aura pas fini de surprendre l’opinion que pas moins de trois autres ministres l’auront rejoint afin de composer avec lui et d’autres personnalités moins connues, le nouveau bureau. Ainsi, Zourehatou Kassah-Traoré, va à la 1ère Vice-présidence quand Prof Dodji Kokoroko, se retrouve à la 3ème Vice-présidence et que Myriam Dossou-d’Almeida, est élue pour occuper le poste de 6ème Vice-président du Parlement.

Quatre têtes et non des moindres, de facto qui ne devraient pas faire partie du prochain gouvernement ! Urbanisme et habitat, travaux publics et infrastructures, développement à la base et emploi des jeunes, enseignements primaire et secondaire, des portefeuilles qui devraient, du moins a priori, trouver de nouveaux preneurs dans le futur gouvernement.

De fait, cette composition du bureau du Parlement, loin d’être le fait du hasard, dévoile, au-delà de toute supputation sur les réelles motivations de ce qui ne saurait s’interpréter que comme une volonté d’évincer les susnommés de la fonction exécutive ou de dynamiser le pouvoir légiférant, le vœu du futur Président du Conseil des Ministres (PCM) d’injecter du sang neuf dans ce que l’on appellera « le 1er gouvernement de la Vème République ».

C’est une vérité de La Palice que de par leur fonction dont le cœur réside dans le vote des lois et le contrôle de l’action du gouvernement, les parlementaires ne sauraient cumuler leur poste avec des portefeuilles gouvernementaux. Car, il faut que par la disposition des choses, disait Montesquieu, le pouvoir arrête le pouvoir ; donc, que le parlement joue le rôle d’un contre-pouvoir face à l’Exécutif.

Qu’importe à cet égard si le régime, parlementaire, rend en pratique inefficace ce contrôle de l’exécutif par le pouvoir législatif, le PCM étant en principe le chef du parti majoritaire aux législatives et les autres élus étant tenus au nom de la discipline du parti Unir (Union pour la République),  de concourir à l’efficacité de l’action gouvernementale.

Pour autant, un cumul d’une fonction législative avec une fonction exécutive ne devrait pas figurer parmi les chambardements attendus. En tout état de cause, au moins quatre nouveaux visages ou tout au moins quatre nouveaux entrants sont pressentis à ces portefeuilles stratégiques, dans le futur gouvernement. Sauf à vouloir confier ces postes à des compétences déjà expérimentées qui auraient fait leurs preuves dans des gouvernements précédents ou dans le gouvernement démissionnaire. Ou encore à opter pour leur rattachement à la Présidence du Conseil des ministres.

Perspective peu probable mais non moins réaliste.Dans un raisonnement par hypothèse où le PCM miserait sur des résultats davantage probants, un choix portant sur de nouveaux visages et donc du sang tout à fait neuf ou de nouvelles compétences, devrait recevoir la faveur des pronostics. Et si l’entrée au futur gouvernement de nouvelles têtes est une option qui semble non négligeable, des questionnements ne cessent de tarauder les esprits, s’agissant des fortunes qui seront réservées à d’éminentes figures de l’actuelle gouvernance du président Faure Essozimna Gnassingbé. Des interrogations d’autant plus légitimes qu’il ne resterait dans l’actuelle configuration de l’Etat, que deux postes encore ultra-prépondérants à pourvoir, à savoir celui du Président de la république et celui du Président du Sénat.