Plusieurs membres du Gouvernement étaient en lice pour le scrutin du 29 avril dernier. En effet, depuis 2013, le Chef de l’Etat envoie régulièrement plusieurs de ses ministres se confronter au suffrage universel. Il s’agit, pour Faure Gnassingbé, de renforcer la légitimité de son équipe grâce à l’onction du vote populaire, le plus important mécanisme pour conférer ladite légitimité. A cet exercice qui peut s’avérer bien périlleux à bien des égards, les ministres s’en étaient toujours bien sortis.
De fait, ils étaient 13 dans le starting block, avec à leur tête le Premier Ministre, Mme Victoire Dogbé, candidate dans le Vo. Mais aussi Kodzo Adédzé dans le Zio, Sani Yaya dans la Binah, Hodin Eké dans l’Anié, Edem Tengué dans le Haho, Dodzi Kokoroko dans le Kloto, Myriam Dossou-d’Almeida tout comme Kayi Mivédor dans le Golfe, Atcha-Dédji Affo à Tchamba, Florence Kouigan dans l’Ogou et Tchédé Issa Bouraïma à Cinkassé. Cette cuvée 2024 n’a pas dérogé à la règle. C’est du 100% avec une mention spéciale pour Mme Victoire Dogbé qui a remporté les 3 sièges en jeu et obtenu plus de 73% des suffrages exprimés, un score historique dans ce bastion considéré jusqu’en 2013 comme l’une des citadelles imprenables de l’opposition.
A l’arrivée de l’actuelle Premier Ministre dans cette circonscription, le vote du parti au pouvoir oscillait dans les 5 et 6% , avec les 6,88% obtenus lors des législatives de 2007.
Pour sa première élection en 2013, elle obtient un score honorable de 21,7%, soit une progression de plus de 14%, faisant gagner au parti au pouvoir son premier siège de l’histoire dans le Vo.
En 2024, avec ses 73%, c’est un bond vertigineux de plus de 900% qu’elle fait obtenir à UNIR, en ramassant, au passage, les 3 sièges, au nez et à la barbe du DMP, de l’ANC et même des FDR de l’historique Dodzi Apévon, un ancien député de la circonscription qui s’est exilé à Lomé, pour accroître ses chances de victoire. Il en a eu le nez creux.