Kidnapping du Frère Hounvi à Lomé : la justice béninoise condamne Gandaho et Gbaguidi à 02 ans de prison

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L’affaire de l’opposant béninois Steve Amoussou, alias Frère Hounvi, enlevé le 12 août dernier à Lomé a connu ce 03 septembre, de nouveaux développements. Après plusieurs heures de débat, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a prononcé une relaxe et deux condamnations contre les mis en cause.

Ils avaient été nommément cités par le Procureur de la République du Togo comme les auteurs de l’enlèvement du chroniqueur béninois Steve Amoussou, opposant au régime Talon et installé à Lomé depuis 2019. Présentés à la CRIET ce 03 septembre, celle-ci a relaxé  Ouanilo Medegan Fagla, directeur du Centre national des investigations numériques (CNIN), cerveau présumé du kidnapping.  Les prévenus Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi ont été quant à eux condamnés à 24 mois de prison dont 12 mois fermes.

La Cour les a également condamnés  à  payer solidairement  la somme de 5 millions francs CFA à Steve Amoussou au  titre de dommages et intérêts. Un mandat dépôt a été décerné contre eux.

Accusé d’avoir escroqué 10 millions CFA à un Béninois vivant en Indonésie

Lors  de sa déposition devant la CRIET, Jimmy  Gandaho  a soutenu être allé au Togo pour rechercher Steve Amoussou  pour une affaire d’escroquerie présumée.

« Fin juillet 2024, j’ai été contacté par « Ayi Marcellin » qui vit en Indonésie. Il m’a demandé de me rendre à Lomé et de tout faire pour retrouver le nommé Steve Amoussou qui lui doit 10.000.000 FCFA pour une prestation qu’il n’a pas exécutée », a-t-il expliqué. Il a affirmé  avoir fait la connaissance de Ayi dans sa salle de sport. Celui-ci lui aurait  envoyé la photo   et indiqué le domicile de Steve Amoussou.

Jimmy Gandaho  dit avoir accepté cette mission, parce que Ayi lui a promis 30 % des 10 millions. Il lui avait également promis des matériels d’arts martiaux et un voyage négocié en Indonésie.

« Je me suis rendu à Adidogomè le lundi 12 août 2024 avec Géraud Gbaguidi (alias Jojo) et deux autres petits du quartier », a-t-il relaté. Les deux se sont cachés dans une maison en face de la maison de Steve Amoussou et attendaient sa sortie, a-t-il ajouté. Il serait finalement sorti de sa maison vers 21 heures et les deux individus en mission se sont rapprochés de lui. « Nous avons aperçu Steve Amoussou et nous sommes rapprochés de lui afin de lui dire que M. Ayi Marcellin qu’il a escroqué voulait lui parler », a-t-il poursuivi.

Selon son récit, le prévenu Steve Amoussou a refusé de discuter avec le sieur Ayi. « Et c’est à ce moment qu’il cria au secours. Nous, on a eu peur et c’est là où dans la foulée, nous l’avons embarqué. Je ne peux pas décrire exactement comment Steve Amoussou s’est retrouvé dans ma voiture 4- Runner », relève  Jimmy Gandaho. Géraud Gbaguidi et lui ont supposé que ce sont certainement deux jeunes togolais qui l’auraient propulsé dans le véhicule.

Pour rappel, Steve Amoussou reste en détention provisoire. Le parquet spécial de la CRIET le poursuit  notamment pour les  chefs d’accusation, de  « harcèlement par le biais d’un moyen électronique »  d’ « appel à la rébellion ».