Face à la montée des menaces sécuritaires régionales et aux mutations géopolitiques, le Togo muscle son dispositif national. Depuis le 10 janvier 2024, le gouvernement a entériné la création d’un Conseil National de Défense et de Sécurité (CNDS) à l’issue d’un conseil des ministres présidé par Faure Essozimna Gnassingbé.
La mise en place du CNDS répond à la nécessité de repenser la gouvernance sécuritaire dans un contexte où les États d’Afrique de l’Ouest sont confrontés à une diversification des menaces : terrorisme, trafics transfrontaliers, cybercriminalité.
Cette instance stratégique se voit confier la mission de planifier les réponses de l’État face aux crises majeures, d’évaluer les risques pesant sur la sécurité intérieure, et de concevoir des mesures adaptées aux différentes formes de menaces.
Selon l’exécutif togolais, cette réforme marque un tournant vers une organisation plus intégrée, capable de coordonner l’action des différents services de sécurité.
En consolidant les réponses aux défis internes et régionaux, le CNDS devrait permettre à Lomé de disposer d’une capacité d’anticipation renforcée et d’une meilleure réactivité opérationnelle.
Un organe au cœur de la souveraineté nationale
La création du CNDS s’inscrit dans un mouvement de réformes institutionnelles lancé par les autorités togolaises pour moderniser l’appareil sécuritaire de l’État. Le gouvernement entend ainsi renforcer la souveraineté nationale dans un environnement géopolitique mouvant, où les frontières sont de moins en moins étanches aux menaces transnationales.
Dans cette logique, le CNDS aura également pour mission de piloter la coordination interinstitutionnelle, de centraliser les informations stratégiques, et de garantir une meilleure confidentialité des données sensibles, grâce à une réglementation plus rigoureuse sur le secret défense.
Ce cadre devrait favoriser une gouvernance proactive, à même de renforcer la résilience de l’État face aux crises contemporaines.
Un chevronné à la tête du Conseil
Pour diriger cette nouvelle entité, le président Faure Gnassingbé a nommé, par décret, le Colonel Bakali Hèmou Badibawu comme Secrétaire général du CNDS. Officier supérieur de l’armée togolaise, Bakali est un nom bien connu dans les cercles du pouvoir. Ancien aide de camp du chef de l’État, il occupait depuis 2011 jusqu’à récemment, les fonctions de préfet de la Kozah.
Ce choix, hautement symbolique, traduit la volonté du président de confier la gestion des enjeux sécuritaires à un homme de confiance, à la fois discret, expérimenté, et profondément ancré dans l’appareil d’État, indique-t-on.
Reconnu pour sa rigueur, le Colonel Bakali aura pour mission de faire du CNDS, un levier opérationnel de la stratégie nationale de sécurité, à l’heure où le Togo cherche à renforcer ses moyens de défense.
