Kidnapping du Frère Hounvi à Lomé : le Togo hausse le ton.

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Dans un communiqué lu ce 25 août à la télévision nationale, le Procureur de la République annonce avoir ouvert une information judiciaire pour enlèvement et complicité d’enlèvement dans le cadre de la rocambolesque affaire de kidnapping à Lomé, de l’opposant béninois Steve Amoussou, alias Frère Hounvi. Selon Talaka Mawama, des mandats d’arrêt ont été émis contre les principaux auteurs des faits , tandis que leurs complices ont été inculpés et écroués.

C’est un rebondissement dans l’affaire de l’opposant béninois Steve Amoussou, connu sous le pseudo de Frère Hounvi et auteur de chroniques très acerbes sur les réseaux sociaux contre le régime du président Patrice Talon. Il avait été enlevé dans le quartier Adidogomé le 12 août dernier alors qu’il était sorti de son appartement pour effectuer une course.

Selon le Procureur de la République, trois des quatre membres de l’équipe des kidnappeurs ont été identifiés, grâce au travail du Service central de recherches et d’investigation criminelle (SCRIC, ex SRI). Il s’agirait des sieurs Gnadao Jimmy, athlète des arts martiaux mixe MMA et coach MMA au club Hebiesso sis à la Haie Vive à Cotonou, Wanilo Medegan, directeur général de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information et athlète du MMA et Gbagudi Todedokpo Gérode alias Jojo, membre du staff et manager de l’artiste béninois Vano Bébi, tous de nationalité béninoise. Le parquet togolais a émis contre eux des mandats d’arrêt international.

Dans la commission de leur acte, ils auraient obtenu le concours de dame Klébo Témitokpé Priscilla, de nationalité béninoise, esthéticienne établie à Lomé. Elle aurait été chargée de l’identification de l’appartement qu’occupait la victime et de l’attirer vers ses ravisseurs. Elle a été interpellée dès les premières heures de l’enquête. Et de Télé Septio, étudiant de nationalité togolaise, occasionnellement conducteur de moto-taxi ( zémidjan). Il aurait assuré le service de transport de l’un des kidnappeurs la veille et le jour de l’enlèvement. Présentés au parquet de grande instance de Lomé le 23 août, l’enquête préliminaire et les interrogatoires ont conduit à leur inculpation pour complicité d’enlèvement par un juge d’instruction ainsi qu’à leur mise sous mandat de dépôt.

Les autorités judiciaires togolaises indiquent que ces faits ont été commis en violation flagrante du droit international ainsi que des règles en matière de coopération pénale internationale, et s’analysent en l’incrimination d’enlèvement ou de séquestration.

Pour rappel, gardé à vue à la Brigade économique et financière (BEF) à son arrivée à Cotonou, Steve Amoussou a été présenté le 20 août devant le Procureur près la Cour de répression des enrichissements illicites et du terrorisme ( CRIET). Il a été inculpé de harcèlement par voie électronique, d’incitation et de publication de fausses nouvelles, et de provocation à la rébellion. Selon l’un de ses avocats, il nie être Frère Hounvi. Son procès devrait s’ouvrir le 07 octobre prochain.