Dans l’attente……

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Les institutions issues de la loi 2024-005 portant révision de la Constitution togolaise promulguée le 06 mai 2024, devront être mises en place dans un délai n’excédant pas douze mois à compter de la date de son entrée en vigueur, aux termes de ses dispositions transitoires. Soit au plus tard fin mai 2025. Le moins qu’on puisse dire, est que le rythme se bat au petit trot, en face d’une opinion publique bien impatiente. Elle reste d’ailleurs largement peu au fait des subtilités du passage de la 4è à la 5è République, ainsi que des mécanismes d’équilibre et de partage de pouvoir devant être enclenchés.

Des institutions prévues par la Constitution  de  la 5è République avec des attributions et compétences spécifiques pour une large part innovantes, notamment le Sénat, le Président de la République, le Gouvernement dirigé par un Président du Conseil, la Cour de Cassation, le Conseil d’Etat,  la Haute Autorité de Régulation de la Communication Ecrite et  Audiovisuelle,  le Protecteur du Citoyen, la Haute Autorité pour la Transparence, l’Intégrité de la Vie publique et la Lutte contre la Corruption…, aucune n’est encore en place quatre mois après la promulgation de la nouvelle loi fondamentale.

Comme en écho sur le plan national, au niveau local, les conseils régionaux issus des élections du 24 avril 2024 peinent tout autant à se mettre en place. Ce sont eux en partie avec les conseils municipaux qui devront élire les 2/3 des sénateurs ; le 1/3 restant étant désigné par le Président du Conseil.

Dans ce contexte, l’impatience gagne du terrain dans l’opinion publique, motivée non seulement par cette curiosité habituelle de découvrir de nouveaux noms ainsi que les nouvelles répartitions de responsabilité, mais surtout par des raisons objectives, qui sont celles du patent ralentissement des activités économiques.

Cependant, la nomination du gouvernement, considérée comme imminente, devrait accélérer le processus. Elle signera le point de départ de l’installation des institutions de la 5è République. De fait, il faudra une communication institutionnelle structurée, accompagnée d’une pédagogie efficiente à destination des acteurs politiques et de l’ensemble des Togolais, habitués au régime semi-présidentiel et à ses pratiques. L’adaptation au nouveau régime, à ses équilibres ainsi qu’à ses mécanismes, d’autant plus que le parlementarisme à la togolaise comporte plusieurs innovations et spécificités comme nulle part ailleurs, sera nécessairement progressive. A tous les niveaux, il faudra faire preuve de tolérance face aux couacs qui surviendraient nécessairement dans les premiers mois et laisser au système le temps d’être huilé. Seule la pratique permettra de surmonter les difficultés et de corriger les erreurs ; si tant est qu’un système, aussi ancien soit-il, peut se targuer d’avoir tout prévu.