« Caresser le monde »:une exposition de Richard Laté Lawson-Body

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Le vendredi 06 mars dernier, ils étaient nombreux dans le hall de la société d’avocats « Martial Akakpo & Associés », non pour requérir le service des praticiens des lieux mais pour assouvir leur passion pour l’art, grâce au vernissage de l’artiste plasticien Richard Laté Lawson-Body dont les œuvres y sont exposées.

En effet, 14 tableaux dont « Le psaume de la création », « Vibration Indigo », «Amlima ou le mystère», «Les chevaliers de la mer» …, constituent l’exposition dénommée « caresser le monde » qui s’est tenue du 06 au 13 mars dans les locaux de la société d’avocats « Martial Akakpo & Associés ».

« Deux sommités soutiennent cette exposition. Il s’agit de l’ancien Premier ministre Joseph Kokou Koffigoh et du Dr Martial Akakpo, avocat à la Cour », a déclaré Richard Laté Lawson-Body avant de leur témoigner sa gratitude : « Je suis très content parce qu’à Lomé, les lieux pour exposer l’art contemporain, sont très rares et le cabinet d’avocats a accepté d’héberger mes œuvres pendant quelque temps».

Pour ce qui est de sa source d’inspiration, il répond : « Dans le monde de l’abstraction, on est très peu inspiré parce que ce qu’on voit on le garde et c’est devant la toile que cela ressort. Donc ce n’est pas une œuvre figurative où tu vois une scène et tu reproduis. Cela vient du fond de mon âme, donc je peux dire que c’est Dieu qui m’inspire ».

« Le constat est qu’au Togo, on caresse très peu le monde, donc c’est un monde visuel qu’on doit caresser avec les yeux et non un monde qu’on doit toucher. Donc en voyant les tableaux, les gens essayent de caresser le monde et j’invite tout le monde à le faire au quotidien », ainsi l’artiste Lawson-Body justifie le choix du thème de l’exposition qui est « caresser le monde ».

Il s’est réjoui de la sortie massive du public à son vernissage : « Le Togolais aime le beau, et partout où il y a du beau il y a toujours du monde. Je suis très content que le public soit là aussi nombreux pour me soutenir. Maintenant, mon souhait est qu’il puisse y avoir des acquisitions pour permettre à mes créations d’évoluer ».

Pour l’ancien Premier ministre Joseph Kokou Koffigoh, « l’artiste Lawson-Body Laté ne peint pas comme tout le monde. Comme vous avez pu le voir, ce sont des tableaux totalement abstraits pas figuratifs du tout.

Richard Lawson-Body posant avec Dr Martial Akakpo (à gauche) et l’ancien Premier ministre Joseph Koffigoh (à droite)

On dirait que le peintre est dans une autre dimension, il ne peint pas les réalités sensibles mais au contraire ce qu’il y a au-delà de la réalité sensible comme si quelqu’un se levait d’un rêve, prenait son pinceau et commença ou s’efforce à peindre pour donner des couleurs, des dimensions, des formes à son rêve. C’est cela qui constitue le charme, la force, le mystère de l’artiste. »

« Primo ce jeune peintre est un ami, c’est lui qui a illustré mon recueil de poèmes intitulé Libations. En plus de ses talents de peintre c’est un poète, nous nous sommes connus dans le cercle de poètes. La troisième raison et la principale est que ces tableaux constituent une richesse, un apport à notre patrimoine artistique national et nous avons le devoir d’encourager ces jeunes », déclare Kokou Koffigoh pour expliquer les raisons qui l’ont conduit à apporter son soutien à l’artiste.

« Je m’intéresse beaucoup à l’art et notre frère Richard Laté Lawson-Body est un artiste qui de mon point de vue, fait de très bonnes choses et qui méritait d’être soutenu pour qu’il soit connu à travers ses œuvres par le grand public. A ce titre je n’ai pas hésité en collaboration et en partenariat avec mon grand frère Joseph Kokou Koffigoh qui n’est plus à présenter, nous avons décidé de mutualiser nos moyens pour pouvoir promouvoir et aider Richard », renchérit le Dr Martial Akakpo.

Avant de révéler :« nous soutiendrons des artistes qui semblent avoir un certain art, un certain génie. Sous forme de mécénat, nous allons soutenir les artistes togolais qui ont besoin de coup de main pour se faire connaître. Richard ne sera donc pas un acte isolé mais c’est le début de quelque chose qui va se mettre progressivement en place ».

Benoît Fussesse artiste plasticien, ayant fait le déplacement pour soutenir son collègue nous confie : « Richard est un ami, j’ai toujours aimé ses œuvres. Ce qui me touche beaucoup dans ses œuvres, c’est une technique qu’on a déjà connue dans le temps ‘le pointillé’ qu’il a développée. Il faut être devant les tableaux de Richard pour vraiment vivre ce qu’on ressent devant ses œuvres. Aujourd’hui, à l’expo il vient encore de confirmer son talent et je pense qu’il est vraiment à encourager. La dernière fois, j’étais avec lui et je lui disais que j’allais acquérir une de ses œuvres qui serait uniquement à moi seul. Le détour ici en valait la peine pour admirer les tableaux exposés ».

« L’art est la vitrine d’un pays quand nous allons en Europe, on va toujours dans les musées. Ici aussi il est temps qu’on puisse inspirer aussi des choses pour l’histoire, demain, nous, nous ne serons plus là et si nos œuvres ne perdurent pas on n’aura donc plus d’histoire », lance Richard Laté Lawson-Body à l’endroit des autorités du pays.

Rappelons que depuis l’âge de 9 ans, Richard Laté Lawson-Body a toujours cumulé études scolaires et pratiques artistiques. Il a débuté avec la calligraphie ancienne avant de s’adonner au dessin puis à plusieurs autres expressions artistiques. Il est titulaire d’une licence en gestion.

Aujourd’hui, il travaille aussi bien la peinture, la calligraphie, le dessin, la vidéo artistique, la photo, et l’art numérique. Richard Laté Lawson-body est représenté par la Galerie AF à Lomé, et, par M. Babacar Mbaye Diop (Directeur de l’Institut Supérieur des Arts et de la Communication de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, ancien directeur de la Biennale des Arts Contemporains DAK’ART 2014) et par M. Jean-Pierre Puyal (Agent artistique, Adjoint au Maire de Valence sur Baïse, France).