A moins de huit mois de la date de la présidentielle devant permettre aux Ivoiriens de désigner celui qui devra, sur les cinq prochaines années diriger leur pays, plusieurs questions demeurent encore sans réponse…
Participera ou participera pas ? Pour l’instant, Alassane Dramane Ouattara, président actuel continue de souffler le chaud et le froid, tandis qu’autour de lui, se forment des mouvements réclamant à cor et à cri, une énième candidature de lui.
Certes l’intéressé continue d’entretenir un mystère autour de sa candidature en 2025. Mais après s’être dédit en octobre 2020 suite au décès d’Amadou Gon Coulibaly désigné pour arborer les couleurs du Rassemblement des Républicains (RDR) et avoir remporté la présidentielle de 2020, plus rien ne serait surprenant de la part de l’octogénaire. Briguer un nouveau mandat, serait loin de faire l’effet d’une bombe. Le silence gardé jusqu’à maintenant joue d’ailleurs manifestement en sa faveur, dès lors qu’il incarne, du moins à première vue, l’unique figure susceptible de fédérer au sein de son parti.
Le choix d’un tout autre candidat imposerait une tout autre attitude que l’attentisme notoire actuel. Porter le choix sur le candidat, l’annoncer au parti, fédérer toutes les forces et ressources du parti autour de lui, le faire accepter par d’éventuelles voix dissidentes ou dissonantes, entretenant des velléités ou préférant de loin d’autres candidats… Tout ceci demande du temps matériel et on imagine mal ce dernier engager une course contre la montre alors que l’on serait à seulement quelque 5 mois de l’échéance électorale, à moins que ceci ne participe d’une stratégie de sabotage ou de défaite préméditée du parti présidentiel.
La thèse d’une candidature future d’ADO à sa propre succession reste fortement confortée par l’annonce par l’ex-président Laurent Gbagbo Koudou, de sa candidature à la prochaine présidentielle. Quoiqu’il y ait à redire par rapport à cette candidature de l’ancien président, du fait de son inéligibilité, résultant de la suspension de ses droits civiques à la suite d’une condamnation à vingt ans de réclusion, dans l’affaire du braquage de la BCEAO, la probabilité d’une levée des restrictions entourant sa candidature, dans une logique d’élection inclusive, organisée dans un climat de paix, et dans le cadre d’un règlement politique de cette affaire reste très forte.
De fait, écarter Laurent Gbagbo de la future élection serait semer les germes d’un climat d’instabilité ou de trouble dans le pays, surtout que le natif de Gagnoa, revenu aux affaires tel un miraculé, semble jouir d’une telle popularité dans le pays. Or, dans une telle hypothèse, il serait difficile de pronostiquer un autre candidat qu’ADO pour affronter Gbagbo, président fondateur du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) dans une compétition électorale souhaitée transparente.
En tout état de cause, face à Laurent Gbagbo dont la candidature pourrait être acceptée, ADO devrait avoir le meilleur profil comme son challenger. Encore faut-il évidemment qu’il mette un terme au suspense.
D’un autre côté, si Laurent Gbagbo préfère visiblement faire cavalier seul alors que 15 partis d’opposition avec des ténors comme Tidjane Thiam, Ehivet Simone Gbagbo, Pascal Afi N’Guessan, Charles Blé Goudé se sont coalisés au sein de la Coalition pour l’Alternance Politique en Côte d’Ivoire (CAP-CI), il serait difficile de prédire si l’ex-président se décidera à rejoindre ce regroupement politico-électoral qui dit faire des réformes du cadre électoral son cheval de bataille.
Dans tous les cas, les différents développements concernant l’actualité électorale ivoirienne méritent d’être scrutés scrupuleusement, tant la paix reste l’enjeu majeur de ce scrutin, au-delà même du choix du futur président. Un scrutin d’autant plus important pour l’Uemoa aussi, le pays des Eléphants représentant 60% de l’économie de l’union.
Peuple et acteurs politiques ivoiriens, vous la Parole !
