Une douzaine de pays d’Afrique de l’Ouest et d’ailleurs sont en réflexion à Lomé les 18, 19 et 20 mars 2025 dans le cadre de l’atelier sous-régional sur le développement urbain intégrant les risques en Afrique de l’Ouest. Cette initiative conjointe des projets Initiative pour la résilience en Afrique (RIA) et Connective Cities (CC) de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH en partenariat avec la Commission de l’Union Africaine (CUA), soutient l’échange de connaissances et la coopération entre les villes africaines et leurs homologues en Europe et en Allemagne.
Plusieurs objectifs sont assignés à cette rencontre de trois jours qui rassemble des élus locaux et techniciens. Il s’agit, entre autres, de renforcer la capacité des acteurs locaux à comprendre, réduire et gérer les risques urbains liés au catastrophes en appliquant les principes du développement urbain tenant compte des risques ; créer une plateforme de partage de savoirs pour les villes de la région CEDEAO, visant à promouvoir des solutions innovantes, l’apprentissage entre pairs et la collaboration sur des projets de résilience urbaine ; poser les bases de processus participatifs et inclusifs d’analyse des risques et de planification ; et élaborer des plans d’action concrets pour la gestion inclusive des risques de catastrophes.
L’Afrique et l’Afrique de l’Ouest en particulier, selon Stella Lehning, conseillère technique sur le projet RIA, font face à de diverses catastrophes comme entre autres, les inondations, les sécheresses et les pandémies. « Tout ceci est urgent et nécessite de prendre des mesures afin de limiter les pertes causées par ces dommages. Nous voulons travailler ensemble non seulement sur les questions liées au changement climatique mais également sur les risques. Et nous voulons nous concentrer également sur les différents types de villes, les villes côtières et également les villes de l’intérieur des pays. L’idée, c’est de créer vraiment des solutions pour les villes africaines résilientes », a-t-elle souligné.
Les discussions portent, entre autres, sur les différentes approches de financement et la question du développement urbain tenant compte des risques multifacettes. L’apprentissage est centré sur une approche holistique de la résilience. De façon technique, la rencontre va permettre d’identifier les risques dans les zones urbaines, dans les communes. « On aura la possibilité de savoir quels sont les risques qui sont en train de miner le développement dans ces milieux urbains. Lorsque nous aurons connaissance du mal, reste à savoir quelles sont les dispositions techniques, politiques et financières qu’il faut adopter pour pouvoir véritablement mettre nos communautés urbaines à l’abri des questions de risques et de catastrophes », a indiqué Assouhan Jonas Atchade, analyste en résilience urbaine pour l’espace CEDEAO.
Il s’agit, en effet, d’une opportunité pour les élus locaux de la région et du Togo. « En participant à cet atelier, en tant que élus locaux, nous nous disons qu’il est important que nous puissions bénéficier des connaissances des experts et des consultants ; ceux qui ont travaillé sur de pareilles thématiques mais aussi partager des expériences avec les autres collectivités territoriales qui ont résolu les problèmes liés à ces risques divers », a commenté Pidabi Pawoudadi, maire de la commune Kozah 1.
En effet, cet atelier rentre dans le cadre d’une série de rencontres programmées sur la thématique. Selon Camilla Gendolla, chargée d’affaires de l’Ambassade d’Allemagne au Togo, en Afrique de l’Ouest où les défis climatiques et sécuritaires poussent des millions de personnes vers les villes, l’inaction n’est pas une option. « L’urbanisation résiliente est un pilier de la paix et du développement durable », a-t-elle souligné. A cet effet, poursuit la diplomate, l’Allemagne réaffirme son engagement aux côtés des pays de la sous-région à travers : « Un soutien accru aux stratégies nationales d’urbanisme, intégrant la gestion des risques, la promotion de partenariat public-privé innovants, pour des villes intelligentes et résilientes, un plaidoyer actif auprès des organisations régionales et mondiales comme l’Union européenne, pour la mobilisation de financements climatiques ambitieux ».
Depuis 2018, les chiffres des Nations Unies sont sans appel : l’Afrique subsaharienne connaîtra d’ici 2050, une croissance urbaine sans précédent, avec 60% de sa population vivant en ville. « Cette dynamique, si elle est mal gérée, risque d’exacerber les vulnérabilités sociales, économiques et environnementales », a indiqué Camila Gendolla. Or comme le souligne l’agenda 2030 des Nations Unies dans l’objectif de développement durable numéro 11, « rendre les villes inclusives, sûres, résilientes et durables » n’est pas un idéal lointain mais une urgence, a-t-elle ajouté.
