Les députés ont voté mercredi à l’unanimité les modifications apportées par le gouvernement à la loi du 16 mai 2011 relative aux conditions d’exercice de la liberté de réunion et de manifestations pacifiques publiques en République Togolaise. Les nouvelles dispositions concernent une dizaine d’articles en plus de la création de deux nouveaux articles relatifs aux axes et aux zones exclues des manifestations.
Les présentes modifications permettent de clarifier certaines dispositions de la loi du 16 mai 2011 interprétée de façons équivoques dans leur application par les différents acteurs. Aussi permettent –elles une meilleure coordination des décisions administratives dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Selon la nouvelle loi, il n’y aura plus de manifestations simultanées sur toutes les routes nationales, ainsi que sur les axes ou zones abritant les institutions de la République, diplomatiques, les résidences des ambassadeurs et d’organisations internationales, les camps militaires et les services de sécurité. Les heures de manifestation vont de 11 à 18 heures dans une journée. Les manifestations se feront désormais à partir d’un point de départ, sur un seul trajet et chuter en un seul point.
« Cette révision n’est pas contre les manifestations mais pour mieux les encadrer et assurer une sécurité à ceux qui ne prennent pas part aux manifestations », affirme le ministre de l’administration terroriale, Payadowa Boukpessi pour qui, la nouvelle permet aussi de mieux prévenir le Togo des problèmes sécuritaires qui secouent actuellement plusieurs pays de la sous-région ouest africaine.
« Les améliorations du texte de 2011 n’entament en rien la volonté du chef de l’Etat, Faure Gnassingbé d’inscrire la République togolaise au rang des démocraties qui reconnaissent la liberté de manifester dans la préservation de l’ordre public », a souligné pour sa part, le président du groupe parlementaire UNIR, Aklesso Atcholi.
« A mesure que les libertés publiques sont restreintes pour des raisons de sécurité nationale, il est urgent de poursuivre et d’accélérer le processus d’institutionnalisation de l’opposition, de continuer à faire du dialogue la voie la plus appropriée pour régler les différends politiques, de poursuivre l’amélioration de notre système électoral et de travailler à une justice de plus en plus indépendante afin que la rue ne paraisse plus comme un moyen de premier choix pour exprimer ses opinions », a déclaré Séna Alipui, président du groupe parlementaire UFC.