La Conférence Interafricaine de la Prévoyance Sociale (CIPRES) a tenu, le vendredi 13 décembre 2024, sa 37ᵉ session ordinaire à Lomé. A ce rendez-vous annuel les ministres des dix-sept États membres ont validé plusieurs résolutions clés et reconduit des priorités ambitieuses pour renforcer les mécanismes de prévoyance sociale. Ils ont aussi porté à la tête du Conseil, le ministre Gilbert Bawara.
La réunion a fait suite au forum de haut niveau organisé la veille sur les perspectives de la protection sociale en Afrique. Cette session ministérielle a permis de passer en revue le plan stratégique 2024-2028 ainsi que le plan d’action pour 2025. Les discussions ont également porté sur l’adoption du budget de l’exercice 2025 et l’état des finances de la CIPRES. Si l’institution affiche une santé financière globalement positive, certains États membres accusent encore des retards dans le versement de leurs contributions, un point que les participants ont jugé urgent d’améliorer pour garantir la stabilité à long terme.
Dans l’ensemble, le Conseil des ministres s’est réjoui des performances réalisées dans le domaine de la protection sociale. Les résultats excédentaires enregistrés en 2024, combinés à une solide réserve financière, témoignent de la résilience des organismes face aux défis récents, notamment la pandémie. Les ministres ont toutefois insisté sur la nécessité d’améliorer la qualité des prestations en mettant l’accent sur la rapidité et l’efficacité des services rendus aux bénéficiaires.
Le ministre togolais de la Réforme du Service public, du Travail et du Dialogue social, Gilbert Bawara, a salué la fraternité qui a marqué les échanges et a remercié les participants pour la confiance renouvelée au Togo, désigné une nouvelle fois pour présider le Conseil des ministres de la CIPRES. Le président du Conseil de surveillance, Tounkara Cheikh Tidiane, a pour sa part, assuré que l’institution mettrait en œuvre les orientations définies, en comptant sur la supervision du ministre togolais.
En marge des discussions, les participants ont effectué des visites sur le terrain pour s’imprégner des avancées du Togo en matière de protection sociale. Parmi les étapes phares, l’hôpital de référence Dogta-Lafiè a suscité un vif intérêt. Réalisée par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Les délégués se sont également rendus au siège de la CNSS, où ils ont constaté les avancées dans la digitalisation des services.
Pour le ministre Bawara, l’hôpital Dogta-Lafiè est une illustration concrète de la manière dont les moyens des Institutions de Prévoyance Sociale (IPS) peuvent répondre aux besoins de santé de la population. « L’assurance maladie ne doit pas uniquement se limiter à garantir l’accès aux soins, mais doit également s’assurer que l’offre de services médicaux est accessible, moderne et adaptée. Cet investissement est un modèle qui pourrait inspirer d’autres pays », a-t-il affirmé.
Un avis partagé par Tounkara Cheikh Tidiane, qui a qualifié cette réalisation d’initiative exemplaire. « Trop souvent, les pays africains ont mis l’accent sur la gestion de la demande de soins sans garantir une offre suffisante. Ce projet vient corriger ce déséquilibre et doit être magnifié et répliqué ailleurs », a-t-il ajouté.
Avec ces avancées, la CIPRES et ses membres ambitionnent de consolider la protection sociale en Afrique, tout en se dotant d’outils adaptés pour relever les défis actuels et futurs. Le renouvellement de la présidence togolaise symbolise à la fois une reconnaissance des efforts réalisés et un engagement collectif à poursuivre sur cette voie.