John Dramani Mahama, comme Donald Trump !

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Aussi ahurissant que cela puisse paraître, les élections générales tenues samedi 07 décembre au Ghana, ont démenti tous les pronostics les plus catastrophistes à l’aune du climat de paix les ayant caractérisées, mais aussi elles révèlent quelque chose d’historique : le fair play inattendu du candidat du NPP ( New Patariotic Party) au pouvoir, Mahamudu Bawumia, Vice-président sortant du Ghana, reconnaissant la victoire de son challenger et concédant de facto sa propre défaite, alors que les institutions habilitées n’avaient encore donné aucun résultat officiel.

« D’après les données issues de nos propres compilations des résultats, l’ancien président, son excellence John Dramani Mahama, a remporté l’élection de manière incontestable », s’exprima-t-il.

Une attitude de « démocrate » convaincu qui transcende tout intérêt partisan et renforce son attachement à l’intérêt supérieur du Ghana et de son peuple, alors que les signes avant-coureurs laissaient présager, au-delà de tout doute raisonnable, à tout le moins, des recours en contestation des résultats. Ainsi que l’accrédite un politologue ghanéen : « Reconnaître sa défaite aussi tôt dans le processus électoral, c’est du jamais-vu dans l’histoire de la IVe République ghanéenne ».

L’issue pacifique de ce scrutin au Ghana, en même temps qu’elle consacre le triomphe de la démocratie ghanéenne, ramène à la « Flagstaff House », l’ancien président, John Dramani Mahama. Un fait inédit, faisant de ce dernier, le tout premier président de la IVè République à être à nouveau adoubé dans les urnes après avoir été délogé du fauteuil par la même voie électorale (2012-2016).

De fait, ce développement fascine, à l’aune des difficultés éprouvées par les deux camps à s’accorder sur un « modus operandi » salutaire pour leur pays, les hésitations du NDC à signer le code de bonne conduite des partis politiques, reprochant un refus de mise en œuvre des recommandations formulées au sortir des élections précédentes.

Comme d’ailleurs l’issue du scrutin présidentiel aux Etats-Unis où Donald Trump avait chauffé à blanc ses irréductibles et préparé l’opinion à un pire scenario que celui ayant connu son épilogue lors de l’attaque du Capitole, quatre ans plus tôt, l’exposant après coup, à des procès en série. Au final, le camp démocrate ayant certes eu la défaite amère, a fini par reconnaître son échec et féliciter l’ancien « nouvel élu ».

Un signe des temps ? L’histoire retiendra qu’un vent de renouveau démocratique faisant de Donald Trump, le 45ème président des Etats-Unis et donc le prochain locataire de la « White House » à rebours du choix de l’Establishment qui plébiscitait sa challenger Kamala Harris, aura soufflé jusqu’en Afrique de l’Ouest, ramenant au pouvoir le candidat du NDC qui avait dirigé le pays ouest africain entre 2012 et 2016.

A l’image du parti républicain de Donald Trump qui a tout raflé sur son passage, imposant si l’on n’y prend garde une hyper présidentialisation, le NDC de John Dramani Mahama a aussi remporté les législatives au Ghana. Dévoilant ici comme là-bas, un profond désir de changement exprimé par les populations des deux pays, pourtant séparées par des milliers de kilomètres.

Cette fin d’année aura donc été celle de toutes les surprises, couronnant le plan de revanche des deux anciens présidents. Sans heurts majeurs, dévoilant un niveau de conscience et de maturité démocratique extrêmement élevé dans les deux pays.

Mais au-delà de toute la symbolique de ces deux élections qui riment avec alternance politique pacifique (devenue sujette à caution même chez l’Oncle Sam), vitalité démocratique, et du retour au pouvoir des deux ex, le défi titanesque reste celui de la relance de l’économie. Ce sera l’épreuve du feu que les deux anciens chefs d’Etat revenus aux affaires, devront réussir