Dans le but d’amener les médias à s’intéresser aux questions de violences basée sur le genre (VBG), et à aborder le sujet d’une manière approprié, l’association EKINA a organisé un atelier de sensibilisation sur les VBG et les stéréotypes au Togo à l’endroit d’une cinquantaine de journalistes composée de plus de femmes. Placée sous le thème « Implication des médias dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) et les stéréotypes au Togo », cet atelier a eu lieu ce 30 septembre 2024 à Lomé grâce au financement du partenaire FONDS PANANETUGRIL.
Selon Ida Badjo, vice-présidente de l’association EKINA une étude, publiée en 2019 par ONU Femmes, révèle que l’Afrique est la région du monde où les femmes ont le plus de risques d’être tuées par un partenaire intime ou un membre de la famille. Quant au Togo, l’enquête conduite par le Centre for Research and opinion polls, rendu public en mars 2022, indique que pour près de la moitié des Togolais, il est justifié que l’homme batte sa femme lorsque celle-ci pose un acte qu’il n’a pas aimé. Une situation Des assez alarmants qui urgent une sensibilisation plus accrue de la population. « Les journalistes étant les principaux porteurs d’informations, leur formation sur cette thématique est fondamentale dans la déconstruction des mentalités et le changement des comportements », a indiqué la vice-présidente.
Ainsi pour la coordinatrice du projet implication des médias dans la lutte contre les VBG et les stéréotypes au Togo, Helene Doubidji, cet atelier été question de former les journalistes sur ces violences afin qu’ils puissent relayer l’information dans leurs médias et par la même occasion pouvoir sensibiliser le public.
Spécifiquement la formation a été de permettre aux hommes et femmes de médias, d’avoir une compréhension approfondie des VBG, stéréotypes de genre et leurs conséquences. Il s’est agi aussi d’expliquer aux journalistes leur rôle dans la lutte contre ces comportements malsains, de les fournir des outils pratiques pour une couverture médiatique sensible au genre et profiter les encourager à les adopter pour contribuer à l’égalité des sexes.
L’atelier a débuté donc par des travaux pratiques donnés aux participants. Ensuite ils ont eu droit à plusieurs communications avec des professionnels spécialisés sur la question des VBG.
Ainsi les discussions ont porté sur la compréhension des VBG, de leurs impacts dans la société, une communication présentée par Epiphanie Houmey, Team Leader Gouvernance du PNUD et sur l’implication des médias dans la lutte contre ces comportements qui a été donné par Helene Doubidji. Une autre communication donnée par Patricia Adjisseku, rédactrice en chef de radio Kanal Fm, a permis aux participants de comprendre le rôle et les responsabilités des médias dans la lutte contre VBG et les stéréotypes.
Toutes ces communications ont été vraiment pertinentes, selon les participants. « Ça été une très belle initiative parce que la VBG est une réalité que nous les journalistes nous n’en parlons pas souvent. Avec cet atelier riche en information je suis plus outillée et je m’engage à m’intéresser beaucoup plus à ces sujets qui portent les VBG », a indiqué Hélène Martelot, journaliste participante.
EKINA, une association qui œuvre pour l’égalité genre dans la société
Créée en juillet 2021, l’association féministe Ekina, a pour objectif de promouvoir une représentation juste des femmes dans les médias, et d’œuvrer à l’égalité genre dans la société et à l’égalité professionnelle dans les médias. Elle a pour vitrine le webmagazine féministe au Togo « EkinaMag ».
Quant à son partenaire, le FONDS PANANETUGRI, il le premier fonds féministe d’Afrique de l’Ouest, dirigé et administré par des jeunes filles et jeunes femmes (JFF). Il est destiné à soutenir le développement organisationnel et institutionnel des groupes/organisations de jeunes filles et jeunes femmes pour la mise en œuvre d’actions novatrices et fédératrices en vue d’un changement social profond en faveur des JFF.