Depuis le mardi 6 mai 2025, Lomé, la capitale togolaise, accueille une réunion de la Commission mixte Infrastructures, Agriculture, Environnement et Ressources naturelles, Énergie et Mines du Parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Prévue pour s’achever le 10 mai prochain, cette session porte sur les stratégies de réduction des coûts très élevés du transport aérien entre les pays de la sous-région ouest-africaine.
Ouverts par Ibrahima Mémounatou, présidente du Parlement de la CEDEAO, les travaux de cette réunion s’articulent autour du thème : « Le transport aérien comme moyen d’intégration des peuples ouest-africains : stratégie de réduction des coûts des billets d’avion ». Elle est organisée dans le cadre de la mise en œuvre de la Vision 2050 de la CEDEAO, notamment de son troisième pilier, axé sur l’intégration économique et l’interconnectivité régionale. L’objectif est d’identifier, en lien avec les États membres et les institutions spécialisées, des mécanismes de régulation et d’harmonisation pour favoriser un ciel ouest-africain plus accessible et compétitif.
Selon la présidente du Parlement, le choix de ce thème est pertinent et en adéquation avec la conjoncture actuelle. En effet, dans l’espace communautaire, la libre circulation des personnes et des biens reste encore largement théorique, en raison « des coûts prohibitifs des voyages aériens entre nos pays, qui entravent cette libre circulation des personnes et compromettent notre ambition d’intégration régionale », a-t-elle justifié.
D’après elle, le transport aérien constitue un levier incontournable du développement économique et de l’intégration sous-régionale, car il favorise les échanges commerciaux, stimule le tourisme, renforce les liens culturels et sociaux, et contribue à la croissance des économies. Toutefois, de nombreuses redevances, telles que les taxes sur les billets, les redevances d’atterrissage, les frais de sécurité ou encore les charges commerciales aéroportuaires, parfois sans lien direct avec l’aviation, viennent alourdir considérablement les tarifs.
Cette situation apparaît paradoxale dans un espace communautaire doté d’un potentiel considérable, qu’il s’agisse de sa population de plus de 400 millions d’habitants, de ses économies en croissance ou encore de sa jeunesse dynamique et mobile.
Parmi les exemples de nouvelles stratégies évoquées figurent l’Acte additionnel relatif à la politique régionale commune sur les redevances, taxes et droits d’aviation, ainsi qu’une stratégie régionale prévoyant notamment une réduction de 25 % des redevances par passager, la suppression des taxes non liées au transport aérien, la création d’un cadre commun de sûreté aérienne, et l’augmentation du taux d’indemnisation des passagers se voyant refuser l’embarquement sur un vol.
Il convient de noter qu’à l’issue des cinq jours de travaux, d’importantes recommandations seront formulées à l’intention des États membres et des institutions compétentes. Elles viseront à assurer la mise en place d’un cadre juridique, fiscal et logistique plus favorable à un transport aérien intra-régional accessible, efficace, inclusif et durable.
