Dans la continuité de la célébration de la journée mondiale de lutte contre la drépanocytose, La Maison des Bien-Aimés a organisé les « rencontres » autour de cette maladie. La tenue de ces échanges s’est faite le jeudi 20 juin 2024 à l’Agora Senghor.
Co-organisées par le Centre national de recherche et de soins aux drépanocytaires (CNRSD) et l’association La maison des bien-aimés (LMBA), avec le soutien du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique et de l‘Association togolaise de lutte contre la drépanocytose (ATLD), ces « rencontres sur la drépanocytose », ont réuni les acteurs de la santé, du pouvoirs publics, des associations, des médias, des malades et leur famille ceci dans le but de tracer des voies d’amélioration en matière de dépistage et de traitement de la maladie.
Pour la Présidente de LMBA, Jeanne-Chantal Gnofame, l’objectif des ces tables rondes a été de favoriser non seulement des échanges d’expérience entre médecins togolais et français sur les modes de prévention et de traitement de la drépanocytose en milieu africain, de rechercher les points d’amélioration de l’opération des médicaments pour les drépanocytaires initiée par LMBA en 2022, dont la première phase expire fin 2024 et de signer une nouvelle convention triennale (2025-2027), mais aussi et surtout sensibiliser la population sur la maladie.
En effet, selon les tendances actuelles, communiquées par le Directeur du CNRSD, Dr Hèzouwè Magnang, environ 2% de la population Togolaise est atteinte de la forme grave de la drépanocytose. Pour stopper l’augmentation du nombre de cas, la sensibilisation reste le principal remède. « C’est une maladie évitable. C’est pour cela nous mettons l’accent sur la prévention en informant la population, en la sensibilisant sur la transmission de cette maladie. Avec cette insistance, on peut arriver à réduire la naissance des bébés drépanocytaires et donc la prévalence de cette maladie dans notre pays », a-t-il indiqué.
Ces échanges ont été l’occasion pour les médecins français de partager avec ceux togolais, les pratiques qu’ils utilisent à savoir écouter le malade, l’évaluer souvent en cas d’hospitalisation, faire une surveillance par examens complémentaires, l’écographie notamment, etc. Les praticiens de la santé du Togo, sont intervenus sur les difficultés rencontrés dans les soins en milieu hospitalier qui sont principalement l’insuffisance de sensibilisation, de dépistage, l’accès difficile à certains médicaments et aux résultats de l’électrophorèse, et le manque de culots globulaires. Comme solution, ils recommandent d’informer plus la population lors des consultations, de mettre en place le dépistage néo-natal, et soutenir la gratuite des soins pour les drépanocytaires démunis. Pour y arriver l’apport des associations est indispensable. C’est pourquoi le président de l’ATLD, Dieudonné Atsu dans sa prise de parole a insisté sur le souhait des associations qui désirent s’unir pour fédérer des actions spécifiques en commun en matière de sensibilisation, de dépistage, d’éducation et de prise en charge.
En matière de prise en charge, le Togo à fait un grand pas en créant le CNRSD à Lomé. Il est également prévu la construction des antennes de soins dans d’autres villes du pays. « C’est pour renforcer ces efforts que dans nos message, nous faisons appel au soutien de tout le monde », a indiqué Philippe Wattier, SG et co-fondateur de LMBA.
Et ceci a payé. Une convention a été signée lors de cette rencontre entre le CNRSD et LMBA pour une durée de 3 ans. Sont prévus dans l’accord, la mise à disposition de médicaments, des équipements de laboratoire et la formation du personnel médical aux hôpitaux.
A propos de LMBA, il faut noter que c’est un fonds de dotation à but non lucratif crée en 2008. Habilitée à recueillir des dons pour les affecter à ses opérations humanitaires, elle fait de la drépanocytose et du soutien des enfants abandonnés ou malades sa priorité d’action.