Le Togo tourne une nouvelle page de son histoire politique. Ce samedi 3 mai 2025, Jean-Lucien Savi de Tové a été élu Président de la République par le Parlement réuni en Congrès, à l’unanimité des 150 votants.
Proposé par l’Union pour la République (UNIR), parti majoritaire, il devient ainsi le premier chef de l’État de la Cinquième République, instaurée à la faveur de la révision constitutionnelle promulguée en mai 2024. Cette élection intervient quelques heures seulement après la désignation de Faure Essozimna Gnassingbé au poste de Président du Conseil, désormais véritable chef de l’exécutif selon les nouveaux équilibres institutionnels.
À 85 ans, Jean-Lucien Savi de Tové incarne une figure tutélaire du paysage politique togolais. Ancien ministre, formé à la Sorbonne, acteur majeur de la Conférence nationale souveraine de 1991, il a connu l’exil, la prison, mais n’a jamais cessé d’incarner un certain idéal républicain. Récemment retiré de la vie publique, il conserve une aura rare, forgée par des décennies de constance dans l’opposition, d’engagement pour le dialogue et de refus du compromis facile. Sa désignation à la magistrature suprême, essentiellement honorifique dans le nouveau système parlementaire, confère à la fonction présidentielle un poids symbolique que vient équilibrer l’autorité opérationnelle du Président du Conseil.
Dans un pays longtemps structuré autour d’un pouvoir présidentiel fort, cette nouvelle configuration politique se veut le reflet d’un équilibre renouvelé. Le choix de Savi de Tové apparaît comme une main tendue à la mémoire collective et à une certaine idée de la République.
