Le Togo entame une nouvelle page de son histoire institutionnelle avec la désignation de Faure Essozimna Gnassingbé au poste de Président du Conseil (PC). L’annonce officielle est intervenue ce samedi 3 mai, au matin, au cours d’une séance plénière de l’Assemblée nationale, consacrant ainsi le début effectif de la Cinquième République. Cette fonction, introduite par la nouvelle Constitution promulguée le 6 mai 2024, place désormais le chef du parti majoritaire au cœur du pouvoir exécutif, dans un régime désormais parlementaire.
Détenteur d’une majorité écrasante à l’Assemblée, le parti présidentiel, l’Union pour la République (Unir), n’a pas surpris en soumettant le nom de son leader. Sans surprise non plus, la Cour constitutionnelle a validé cette proposition, ouvrant la voie à la nomination formelle de Faure Gnassingbé.
Le désormais PC, a le même jour prêté serment, symbole de l’officialisation de son entrée en fonction. Selon l’article 47 du nouveau texte fondamental, le Président du Conseil concentre désormais l’essentiel des leviers de l’exécutif. Il dirige la politique de la nation, préside les conseils des ministres, assure la gestion de l’administration, des forces de défense et de sécurité, conduit la diplomatie, nomme aux hautes fonctions civiles et militaires, applique les lois et détient le pouvoir réglementaire. Il lui revient aussi d’accorder la grâce présidentielle, scellant ainsi sa position de figure centrale du nouvel édifice étatique.
Ce changement d’architecture institutionnelle, voulu par le pouvoir en place, vise à insuffler une nouvelle dynamique à la gouvernance nationale, tout en maintenant la continuité d’un leadership en place depuis bientôt deux décennies. L’arrivée de Faure Gnassingbé à la tête du Conseil consacre cette transition qui redessine le pouvoir sans en bouleverser les fondations.
