La capitale togolaise, Lomé a abrité les 30 et 31 mai 2023 une table ronde de haut niveau sur les engrais et la santé des sols en Afrique de l’Ouest. Présent à la rencontre avec à ses côtés ses homologues du Niger et de la Guinée Bissau, le Président togolais, Faure Gnassingbé a, dans son discours de circonstances, invité à plus d’actions pour garantir une souveraineté alimentaire dans la région.
Dans la sous-région, 30 millions de personnes étaient en état de sous-nutrition en 2010. En 10 ans, ce chiffre, informe le Chef de l’Etat, a presque doublé à 57 millions de personnes qui étaient en sous-nutrition dans la région en 2021. Une situation évidemment aggravée aujourd’hui par le conflit en Ukraine. A cette urgence humanitaire vient s’ajouter la tendance démographique galopante. « Bientôt le couloir urbain reliant Abidjan à Lagos comptera 50 millions de personnes. Une croissance qui se poursuivra durant des décennies », a-t-il indiqué.
Pour faire face à cette situation, Faure Gnassingbé encourage à « produire plus maintenant et demain ». Ce qui passera nécessairement par une intensification des cultures. « La pression grandissant sur le foncier et l’impératif de maîtriser la déforestation doivent nous encourager à augmenter les rendements qui jusqu’à présent nous ont déçus. Je pense en particulier au rendement des céréales qui n’a cru que modestement passant d’une tonne à l’hectare en 1961 à 1,75 tonnes en 2021. En comparaison, le rendement céréalier en Asie est passé d’un peu plus d’une tonne à plus de 4 tonnes à l’hectare. Les intrants et en particulier les engrais joueront ainsi un double rôle combiné à une mécanisation plus importante et permettront de profiter pleinement des semences améliorées. Utiliser judicieusement, ils aideront à atténuer l’inévitable perte de fertilité qu’implique une utilisation plus intensive des terres et des jachères plus courtes », a-t-il conseillé.
En matière d’usage et gestion des engrais, le numéro 1 de la République du Togo propose de réfléchir à une politique agricole pour « une Afrique résiliente, une Afrique à même de nourrir ses enfants et d’offrir à chacun un cadre de vie digne et prospère. Cette Afrique passe par la reconquête de notre autosuffisance alimentaire. Celle-ci doit reposer sur une vision stratégique qui implique une vision sous-régionale intégrée », a conseillé Faure Gnassingbé.
Faut-il le souligner, cette table ronde de haut niveau est organisée par le pays, la Cedeao et le Groupe de la Banque mondiale. Les travaux ont rassemblé plusieurs acteurs nationaux d’Afrique de l’Ouest, et différents partenaires au développement.