Budget 2021 : les secteurs sociaux en hausse de plus de 10%.

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Victoire Tomégah-Dogbé
Victoire Dogbè, Premier Ministre

En dépit de l’impact négatif de la crise sanitaire sur la mobilisation des recettes internes et plus globalement sur l’économie nationale, le projet de budget exercice 2021 qui s’élève à  1.521,6 milliards de francs CFA,  fait la part belle aux secteurs sociaux en leur consacrant plus de 445 milliards FCFA, soit une hausse de 10,8% par rapport à l’année dernière. Pour le Gouvernement, il s’agit de renforcer l’inclusion et l’harmonie sociales conformément à l’axe 1 de sa feuille de route.

Répondre encore plus efficacement aux besoins des populations dans le contexte de la crise sanitaire et économique que traverse le monde entier, telle est la ligne directrice du budget 2021.  Ainsi, l’allocation globale des ressources sur la période prend en compte le renforcement des mécanismes d’inclusion, d’intégration de l’équité et du genre avec primauté sur les jeunes et les femmes.

De fait, le Gouvernement a orienté ses priorités vers certains secteurs, notamment l’agriculture, la santé, l’éducation, la sécurité, l’énergie et l’eau, l’économie numérique et la protection sociale. Des projets phares dont  l’accès universel aux soins,  la protection sociale pour tous , l’identification biométrique,  le registre social unique,  ou encore  la  construction de salles de classes avec un partenariat public-privé seront mis en œuvre.

Modernisation et meilleur financement pour l’agriculture

L’enveloppe allouée à l’agriculture représente 8,4% du montant alloué aux ministères et institutions. Elle  devrait permettre la poursuite de la modernisation du secteur ainsi qu’un meilleur accès au financement des paysans pour booster la production et encourager la consommation locale, l’intensification de la recherche agricole, la mécanisation, l’utilisation d’engrais, le développement des chaines de valeur agricoles et l’émergence d’agro-entrepreneurs.

Dans cette optique, un focus sera fait sur l’acquisition de nouveaux tracteurs agricoles pour renforcer le parc existant afin d’appuyer les zones d’aménagement agricoles planifiées.

En outre, le Gouvernement entend  renforcer davantage l’accompagnement des exploitants agricoles à travers le mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage de risque (MIFA).

Par ailleurs, le désenclavement des zones de production agricoles sera renforcé par le projet de réhabilitation, d’aménagement, d’extension et de renforcement des pistes rurales. Ainsi,  une enveloppe de 9 milliards est allouée au ministère des pistes rurales qui vient s’ajouter aux projets d’ouverture et de renforcement des pistes dans les zones de productions agricoles notamment cotonnières.

Renforcement des infrastructures de santé 

Dans le contexte du Coronavirus, il est plus que jamais impératif de doter notre pays d’un système de santé équipé, efficace et proche des populations. Ainsi, pour consolider le Plan national de développement sanitaire (PNDS), le  Gouvernement alloue 10% du  budget 2021 à ce secteur.  Ils devront servir à renforcer aussi bien la gouvernance au niveau du système de santé, que  les capacités des ressources humaines et rendre le système de santé de base résilient. Et surtout,  à construire un hôpital et un laboratoire modernes dans chaque région ainsi qu’à  renforcer le plateau technique des hôpitaux et centres de santé régionaux et préfectoraux, rendant ainsi plus accessibles les soins.

L’éducation, la priorité des priorités.

Avec  un montant de 195,5 milliards de francs CFA, soit 25,1%   du budget 2021, l’éducation reste la priorité des priorités du Gouvernement. Pour réaliser leurs ambitions en faveur des apprenants et des acteurs du secteur, les autorités entendent aller vers la suppression progressive des écoles d’initiatives locales (EDIL) afin d’avoir un meilleur encadrement des établissements et une amélioration de la qualité et de l’équité.

Mais aussi poursuivre la construction des salles de classe accessibles à tous,  la fourniture de matériels pédagogiques et didactiques ainsi que le  recrutement et de la formation des éducateurs. Au programme également,  le développement d’un enseignement scientifique, technique et de la formation professionnelle inclusifs afin que les filières répondent aux besoins de l’économie togolaise.

Par ailleurs, l’orientation de l’enseignement supérieur vers les besoins du marché du travail,  la création dans chaque région d’un centre universitaire et/ou d’Université polytechnique ainsi que  la valorisation de l’apprentissage et des compétences font partie de la feuille de route de ce ministère.

Réduire la dépendance énergétique

Les secteurs de l’énergie et de l’eau se sont vus attribuer 65,9 milliards de francs CFA, soit 8,2% du budget. Le Gouvernement ambitionne de réduire la dépendance en matière d’approvisionnement et favoriser l’accès des populations à des services énergétiques fiables, modernes et à un coût abordable.

Il veut également promouvoir le mix énergétique à travers le développement d’énergies renouvelables, notamment le projet CIZO. Et pour amplifier l’électrification en milieu rural, les actions de l’Agence togolaise d’électrification rurale et des énergies renouvelables (AT2ER), la programmation et la réalisation des ouvrages d’électrification rurale ainsi que la mise en valeur du potentiel national en énergies renouvelables seront renforcées.

Le Gouvernement considère l’accès à l’eau potable comme  une priorité. Il entend donc poursuivre  la mise en œuvre des programmes de construction de mini adductions d’eau potable et des programmes d’hydraulique villageoise avec pour objectif d’atteindre un taux de desserte moyen d’au moins 80% en milieu urbain ou rural.

Faire de l’économie numérique un levier de modernisation

Pour tenir le pari  de faire du numérique un véritable levier de la modernisation de l’économie et de la société dans son ensemble, une enveloppe budgétaire  de 25,5 milliards de francs CFA , soit 3,3% du budget, a été allouée à ce secteur.

Pour le Gouvernement, il  s’agit à court et à moyen termes de rendre les technologies de l’information et de la communication (TIC) compétitives et accessibles au plus grand nombre de citoyens et à long terme, de bâtir les fondamentaux d’une digitalisation économique porteuse de valeurs et créatrice d’emplois.

Préserver la sécurité et la stabilité du pays.

Le contexte international avec la résurgence d’actes de terrorisme ainsi que la criminalité  transfrontalière exigent que les forces et de défense et de sécurité soient dotés de moyens nécessaires pour préserver les principaux atouts du pays que sont la paix, la sécurité et la stabilité. De fait, outre l’imminence d’une loi de programmation militaire, il leur est alloué  une enveloppe   de 82,5 milliards de francs CFA, soit 10,6% du budget,  destinée à poursuivre les actions d’urgences sécuritaires.