Face aux changements climatiques, l’insuffisante sensibilisation

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Réchauffement climatique
Les conséquences du réchauffement climatique menacent l’humanité toute entière

Les dirigeants de la planète se sont réunis le 23 septembre dernier en amont de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour participer à un sommet consacré à l’urgence climatique. En effet, le monde est engagé dans une course contre les changements climatiques. Pour le Secrétaire général António Guterres, il s’agit de pousser les pays à revoir leurs ambitions à la hausse pour tenir les engagements de l’accord de Paris.

Il y a bientôt 5 ans, 195 pays s’étaient  mis d’accord pour limiter le réchauffement nettement en dessous de 2°C, en poursuivant l’action menée pour limiter l’élévation de la température à 1,5°C. Mais les contributions nationales des Etats, ces engagements non contraignants de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES), sont loin d’être suffisantes pour tenir cette trajectoire.
De fait, une soixantaine de pays dont plusieurs Etats africains  adhèrent désormais à l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050 (ou zéro émissions nettes),  fixé par les scientifiques pour contenir le réchauffement dans les limites stipulées par l’accord de Paris de 2015. Et trente pays adhèrent par ailleurs  à une alliance promettant de stopper la construction de centrales au charbon à partir de 2020.

Pour autant, la mobilisation nationale (le cas n’est pas particulier  sur le continent au Togo)   sur cette question semble faible et n’être que l’affaire d’ « une élite plutôt  repue », d’ « ONGs courant derrière des subventions et des voyages », ou encore  d’ « Occidentaux exportant leurs derniers caprices », pour reprendre les mots d’un climato-sceptique togolais. Sans doute parce que dans un pays où la lutte contre la pauvreté reste le  combat prioritaire pour les pouvoirs publics, tandis que se nourrir, se vêtir et se soigner encore un parcours du combattant pour bon nombre de citoyens, la cause du climat semble lointaine, accessoire et  même superfétatoire. Pourtant, la situation est inquiétante, si l’on en croit le rapport du groupe des experts intergouvernemental sur l’évolution du climat  (GIEC ) publié le 25 septembre dernier, y compris pour le continent. Le document annonce en effet que l’Afrique va subir de plein fouet les conséquences dues à l’acidification des océans avec la baisse de la nourriture des poissons dans les eaux tropicales entraînant celle   du stock des poissons de près de 40%. De fait, les experts annoncent une déstabilisation de l’économie des pays côtiers d’Afrique.

De même, la hausse du niveau de la mer aura pour conséquence, des nappes phréatiques inutilisables pour l’irrigation, le dépeuplement. Autres conséquences à craindre pour l’Afrique, des vagues de chaleur sans précédent, des cyclones et ouragans. Selon le GIEC, d’ici à 2100,  l’on enregistrera 280 millions de migrants climatiques. De plus, au pire des cas, 1 milliard de personnes seront affectées. Les indicateurs sont donc au rouge et le moins qu’on puisse dire,  est que les réponses des différents acteurs sont encore en dessous des actions que requiert l’urgence de la situation. Gageons que la semaine climatique initiée par l’Union européenne, les initiatives comme celles d’Africa Global Recycling (AGR) sont l’illustration d’une prise de conscience qui s’imposera sans délai.

Jean-Paul AGBOH