Le sens de responsabilité !

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Les spéculations persistent sur la farine de blé et l’huile, d’après les constats des vérificateurs du ministère du commerce, au mépris des mesures de plafonnement des prix des produits de grande consommation et d’exemption de ceux-ci de la TVA.  Créant de facto, une situation quelque peu cafouilleuse et préjudiciable pour l’Etat qui renonce, de manière totalement volontariste et sans pression, à plusieurs milliards FCFA et pour les populations, qui paient toujours aussi cher, les produits de première nécessité dans un contexte généralisé de cherté de la vie.

Et entraînant des avantages exorbitants en principe « indus » pour les opérateurs économiques qui rechignent à respecter les prix plafonds imposés, tout en profitant des mesures d’accompagnement édictées par le gouvernement. Certes, c’est un truisme que dans un capitalisme déshumanisant, il n’y a jamais de crise mais que des opportunités et que les « moments de crise » permettent à des hommes d’affaires de réaliser des profits, dans la démesure.

Pour autant, devraient-ils pratiquer des prix prohibitifs, en les faisant passer du simple au double sur des biens dont la production, l’importation ou l’exportation bénéficient de facilités accordées par les autorités ? Même si les opérateurs économiques sont en droit, personne ne peut le leur dénier, de s’attendre à des retours sur investissements, l’accompagnement à eux accordé par le gouvernement devrait les amener voire contraindre à réviser leur posture de « permanents opportunistes », et pour cause.

La crise russo-ukrainienne, avec son corollaire de tensions d’approvisionnement en blé et, la menace d’une crise alimentaire dans les pays africains notamment au Togo, pourrait entraîner des situations difficilement maîtrisables, si les gouvernés ont à tort ou à raison, le sentiment d’être des variables d’ajustement ou simplement d’être abandonnés à leur triste sort. Or, ces développements non souhaitables par les gouvernants, ne sauraient garantir la stabilité ni la sécurité et la paix, nécessaires pour la bonne marche des affaires.

Jusqu’alors, le gouvernement semble avoir pris la mesure de la situation et de la nécessité de communiquer avec les populations sur les mesures qu’il prend afin d’alléger le poids de la vie chère. Quant à savoir s’il en fait assez ou non, on pourra toujours ergoter. Prof Akodah Ayewouadan estime, ès qualité ministre de la communication et l’un des porte-parole du gouvernement, que les mesures sociales décidées sont fonction des ressources disponibles et qu’elles évolueront au fil du temps. Soit ! Mais aussi insuffisantes qu’elles puissent être, elles méritent au-delà de toute considération partisane, d’être saluées aussi bien par des populations responsables que des opérateurs économiques avec un sens élevé de responsabilité.

Le ministre Adédzé semble évoquer un retour de l’ascenseur, à l’aune des facilités d’installation accordées aux entreprises lorsqu’il parle de l’obligation pour les opérateurs économiques de soutenir en s’alignant sur les mesures sociales, le gouvernement confronté à une difficile gestion de la situation. Mais à y regarder de plus près, il ne s’agit que d’un appel à la responsabilité. De fait, la crise actuelle dont les causes sont, soit dit en passant, à rechercher à des milliers de km de chez nous, ne saurait être gérée au mieux, sans un sens élevé de responsabilité du tryptique Gouvernement-population-opérateurs économiques.