Selom Klassou, logiquement!

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Sélom Komi Klassou, Premier Ministre - Chef du Gouvernement

Il a fini par remporter la compétition pour la Primature. Donné pour partant, surtout au lendemain de l’élection de Yawa Tségan à la présidence de l’assemblée nationale, Sélom Klassou qui ne faisait pourtant pas la course en tête de la short liste de cinq noms qui circulait, a coiffé tout le monde au poteau. Une reconduction somme toute logique, à l’analyse.
Même les plus farouches partisans ou pronostiqueurs d’une nouvelle expérience de Sélom Klassou à la tête du gouvernement, ont dû faire une croix sur cette éventualité, en apprenant l’élection de Mme Yawa Tségan au perchoir de l’assemblée nationale. En effet, comme le Premier ministre, elle est originaire de la région des Plateaux ; ouest pour elle, est pour le premier. De fait et au vu des pratiques institutionnelles et des expériences antérieures, envisager que le chef du gouvernement et la présidente du parlement ressortissent de la même région, relevait d’une gageure. Surtout dans un contexte où la région des Savanes comme celle de la Maritime revendiquaient pour chacune d’elle l’un de ces postes que n’a jamais occupé l’un de leurs ressortissants depuis l’arrivée au pouvoir en 2005 de Faure Gnassingbé ( hormis les parenthèses Edem Kodjo 2005-2006 ; Yawovi Agboyibo 2006-2007 qui ont dirigé le gouvernement dans des contextes particuliers : le premier au lendemain des élections tragiques de 2005 qui ont nécessité une ouverture de la part du pouvoir ; le second après l’Accord Politique Global pour diriger un gouvernement d’union nationale)  Ils pouvaient donc croire, légitimement, que c’était leur tour. Mais le Chef de l’Etat a préféré maintenir sa confiance à Sélom Klassou, notamment à cause de la proximité de la présidentielle de 2020, la mère des élections dans notre système politique.
PREPARER 2020.
Comme nous l’écrivions dans notre parution N°218, une année préélectorale, sous tous les cieux, n’a jamais fait partie des plus actives dans la mise en œuvre de l’action gouvernementale. Quelle que soit la volonté des uns et des autres et la feuille de route qui leur assignée, tous les acteurs politiques de l’opposition et encore plus du pouvoir n’ont que cette échéance en ligne de mire. Ainsi, si le premier trimestre peut être relativement studieux, le second constitue indubitablement une rampe de lancement et une période précampagne. De fait, remettre à plat l’équipe gouvernementale sortante en appelant un nouveau premier ministre dont l’action n’aura que 6 mois d’horizon dans le meilleur des cas, n’est pas forcément et politiquement, la meilleure des formules. D’autant plus que cette équipe devra nécessairement démissionner au lendemain de la présidentielle de 2020. Et s’il est candidat et qu’il gagnait, Faure Gnassingbé devra en recomposer une nouvelle, en fonction du contexte qui prévaudra à ce moment-là et des résultats qu’il aura obtenus. En clair, le gouvernement nommé hier n’est en réalité que transitoire. Reconduire le Premier ministre en poste depuis 3 ans, au profil plutôt politique, pour le conduire jusqu’à la présidentielle est donc au fond, logique.