Tensions familiales autour de la dépouille de Jimi Hope

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Jimi Hope
Le cercueil de Jimi Hope, lors de la cérémonie d'hommage, vendredi à Lomé

« Jimi, tu as fait la fierté du Togo, repose en paix !». C’est le fort message autour duquel se sont  réunis les officiels et le peuple togolais, au pied de la dépouille de Jimi Hope le 06 septembre dernier lors des hommages nationaux rendus à l’illustre disparu. Cependant, à quelques jours de l’inhumation de Koffi Sénaya prévue samedi prochain, aucune annonce dans les médias comme il est de tradition ni  de faire-part ne sont  publiés pour donner des détails sur le déroulement des obsèques. Et pour cause, la famille se déchire depuis plusieurs semaines sur le sujet.

C’est avec une vive émotion que les Togolais ont appris le 05 août dernier, le décès de l’un des plus grands artistes du pays, survenu à Paris (France). Les messages de condoléances n’ont cessé dès lors d’affluer du monde entier  auprès de la famille éplorée. Les autorités publiques se sont organisées pour que du rapatriement du corps jusqu’à son inhumation, la star ait les honneurs dus à son rang. Ainsi, un hommage national a-t-il été organisé  le vendredi dernier sur le site de Canal Olympia Godopé, en présence de plusieurs officiels dont la présidente de l’Assemblée Nationale Yawa Tségan et le  Premier ministre Sélom Klassou.

Quant à la communauté des artistes, elle s’apprête à « dire adieu  à un monument » pour reprendre les mots du comité d’organisation, lors d’un concert géant au stade omnisport de Lomé le 13 septembre.

(Re)LIRE: Le Togo rend un hommage mérité à Jimi Hope

Pendant ce temps, se joue une vraie tragédie familiale, commencée dès les premiers jours de la disparition du rocker. Alors que dans le programme transmis aux autorités, l’artiste doit être inhumé samedi prochain, la famille n’est toujours pas parvenue à s’accorder sur plusieurs points importants. S’affrontent d’une part la veuve de Jimi Hope, soutenue par leur fils et quelques membres de la famille, de l’autre sa mère, ses frères, cousins, oncles et tantes majoritairement.

De fait, si les premiers exigent une veillée et une messe catholiques, fondant leur position sur le fait que le défunt a été baptisé selon les rites de cette religion,  les autres mettent en avant le fait qu’il se serait rapproché de la tradition protestante. Ils insistent donc que la veillée et le culte aient lieu conformément à sa pratique. En toute hypothèse, la cérémonie devra-t-elle se faire avec le corps présent ? A l’heure où nous écrivions ces lignes, ces  questions ne sont toujours  pas résolues. Ni celle du lieu de l’inhumation, le débat restant  ouvert entre les partisans du cimetière d’Adakpamé, et ceux qui font le choix de celui de la Plage.  Les positions restent tranchées malgré la médiation offerte par les autorités depuis près d’un mois ; les uns se considérant plus légitimes que les autres à organiser les funérailles.  Conséquences : pas d’avis de décès, pas de faire-part à 4 jours de l’enterrement. « Par respect pour ce grand homme, pour ce qu’il a représenté pour notre pays, la famille doit taire sa division. Jimi n’appartenait  plus aux Sénaya ; mais au monde des grands talents. Qu’ils le comprennent et lui fassent honneur » déclare un officiel, attristé par ce qu’il appelle « une situation désolante ».