Pour la première fois, le Togo a enregistré une attaque terroriste. Notre pays a été visé dans la nuit du 9 au 10 novembre dans la localité de Sanloaga, dans le Kpendjal, par des assaillants venus du Burkina-Faso voisin. Si les circonstances de cette incursion sur notre territoire par des présumés djihadistes ne sont pas encore élucidées, il faut tout de même saluer la prompte réaction de nos forces de défense et de sécurité dont le professionnalisme est établi. Mais la réponse aux questions que pose le terrorisme transfrontalier et international ne saurait être que militaire.
C’est d’ailleurs la lecture qu’on peut faire du déplacement in situ du Chef de l’Etat au lendemain de l’attaque et des annonces qui ont été faites. En effet, en se rendant sur zone, Faure Gnassingbé est allé délivrer, en Président de la République et surtout Chef Suprême des Armées, un message de soutien et d’encouragement à nos soldats.
Cette posture de Commandant en Chef, quoique naturelle et indispensable pour rassurer ses troupes dans ces circonstances, est insuffisante pour gagner la guerre contre le fléau de notre siècle. D’où, comme l’a indiqué le Gouvernement, ses instructions pour le renforcement et l’accélération des actions dans les secteurs sociaux au profit des populations les plus exposées à la menace.
C’est à cette condition, non exclusive mais nécessaire que la collaboration à laquelle celles-ci sont appelées pour faire échec aux Djihadistes, est envisageable et susceptible d’être couronnée de succès. Relever le défi du social ainsi que l’ambitionne l’avant-projet de budget exercice 2022 qui consacre plus de 46% aux secteurs sociaux, est donc une des clés pour continuer à sanctuariser notre pays, même si le risque zéro n’existe évidemment nulle part au monde.
En effet, il ne serait pas superfétatoire de préciser que la préfecture de Kpendjal située dans la région des Savanes est de par sa position géographique, l’une des plus au contact avec les hordes djihadistes qui essaiment le Sahel et ont élu domicile au Burkina-Faso. Elle reste surtout l’une des plus pauvres avec un taux frôlant les 70%, même s’il a significativement baissé en une décennie.
La zone est confrontée à la précarité de ses populations et à d’énormes difficultés endémiques, liées au manque d’infrastructures de base, d’eau potable ou encore d’énergie qui est fournie par intermittence etc. C’est dire que c’est un terreau propice aux visées expansionnistes et meurtrières des « fous de Dieu ».
La prise en compte des besoins sociaux et vitaux des populations dans ces zones et ailleurs, devrait être au cœur de la prévention et de la riposte que mènent les autorités.