A Paris, le Togo en première ligne pour la paix dans la région des Grands Lacs

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La Conférence de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs s’est tenue le 30 octobre 2025 à Paris, sous la co-présidence du Togo et de la France. L’événement, qui a réuni plus d’une soixantaine d’États, d’organisations internationales et près d’une quarantaine d’ONG, visait à mobiliser la communauté internationale autour de la situation humanitaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) et dans la région.

Médiateur de l’Union africaine (UA) pour la RDC, le président du Conseil du Togo Faure Gnassingbé a, aux côtés du président français Emmanuel Macron, plaidé pour une approche renouvelée de l’aide humanitaire, fondée sur la durabilité et la responsabilité africaine. Pour le chef de l’État togolais, la crise des Grands Lacs ne peut être résolue uniquement par des interventions d’urgence, mais par un changement profond du modèle d’assistance internationale.

« L’urgence humanitaire appelle désormais à une réponse durable et intégrée. Et cette réponse doit être africaine », a-t-il déclaré, invitant les États du continent à cofinancer les programmes de développement dans les zones affectées par les crises sécuritaires. Faure Gnassingbé a insisté sur la nécessité d’une gouvernance africaine de l’aide humanitaire, qui garantirait transparence et efficacité, tout en évitant que l’aide au développement ne devienne un instrument d’influence.

Le président togolais a également dénoncé la contrebande minière et le commerce illégal des ressources naturelles, qu’il considère comme l’un des principaux moteurs des conflits. Selon lui, il est impératif de « rompre avec l’économie de guerre » et de bâtir une paix fondée sur la justice économique et la valorisation locale des ressources. « Nous devons rendre traçable chaque ressource, intégrer les communautés dans les chaînes légales et faire de la transformation locale une priorité de sécurité », a-t-il martelé.

Au-delà de la crise congolaise, cette conférence illustre la convergence de vues entre Lomé et Paris sur les enjeux de paix et de stabilité en Afrique centrale. En marge des discussions, Faure Gnassingbé et Emmanuel Macron ont échangé sur les relations bilatérales entre leurs deux pays, notamment dans les domaines diplomatique, économique, sécuritaire et social. Les deux dirigeants ont réaffirmé leur volonté de bâtir un partenariat renouvelé, fondé sur la confiance mutuelle et la recherche d’un développement équilibré entre l’Afrique et l’Europe.