Comment le Togo veut booster sa filière avicole ?

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Le Togo, avec le soutien de ses partenaires, ambitionne de combler 50% des besoins en poulet par la production nationale en 2025 et à 100% à l’horizon 2030. Ces objectifs sont inscrits dans le nouveau plan de développement de la filière avicole au Togo, élaboré à l’initiative de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).

Précisément, le Togo prévoit de produire 24 millions de têtes de poulets de chair à l’horizon 2030. Pour ce faire, les autorités du pays prévoient la construction de 3 000 poulaillers de capacité de 2 000 têtes par bande, la production de 35.368.421 œufs à couver, de 25.200.000 têtes de poussins d’un jour et de 165 826 tonnes de provende.

« Ce plan de développement est une grande avancée pour notre filière, un instrument d’aide à la prise de décision », se félicite Sinko Banakinao, président de l’Interprofession de la filière avicole au Togo.

L’élaboration de ce plan relève du constat selon lequel, « l’élevage traditionnel des volailles locales au Togo est très répandu mais souvent pratiqué comme une activité secondaire destinée à la subsistance ».

Aussi, les analyses des experts sur la base des expériences capitalisées démontrent que, « si l’élevage est bien organisé dans le pays, il va constituer une véritable opportunité de création de richesse pour l’éleveur ou pour toute personne qui veut se lancer dans ce domaine ».

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En effet, selon le référentiel technico-économique produit par l’Institut de Conseil et d’Appui Technique (ICAT) avec l’appui financier du Projet d’Appui au Secteur Agricole (PASA), avec un investissement de 3,8 millions de FCFA par exemple, un entrepreneur en élevage peut disposer d’au moins 60 têtes de poules locales comme effectif de départ, peut construire un poulailler à cinq compartiments (2 pour la reproduction, couvoir, poussinière, jeunes) et disposer des équipements adéquats d’élevage.

Il pourrait ensuite réaliser un chiffre d’affaires de près de 8,8 millions de FCFA soit un résultat net de près de 2,8 millions de FCFA à partir de la deuxième année de production.

Création d’emplois

Selon le gouvernement, les initiatives mise en place pour booster la production aviaire devraient générer 150.000 emplois décents et plusieurs milliards de FCFA pour l’économie togolaise d’ici 2025. Pour les acteurs de la filière, le poulet produit localement est le résultat d’une chaîne (de l’élevage, à l’abattage, à la découpe et à la transformation de la viande de volaille) qui nécessite beaucoup de mains d’œuvre.

Également, la croissance de cette filière va contribuer à développer davantage l’agriculture notamment la culture de soja et du maïs, deux céréales indispensables dans l’élevage des volailles.

Un centre de formation pour booster la filière

Notre pays a lancé depuis 2015, le Centre d’excellence régional sur les sciences aviaires (CERSA) à l’Université de Lomé. L’établissement d’enseignement supérieur se charge des offres de formations post-universitaires dans le secteur avicole.

Soutenu par la Banque mondiale, ce centre a été élaboré pour répondre aux besoins sans cesse croissants de la qualité de la formation et de la recherche appliquée. Le CERSA travaille en partenariat avec des institutions académiques et des structures privées au niveau international, régional et national.

Ainsi, depuis son lancement, le Centre forme des experts et des professionnels qui interviennent dans la recherche afin d’apporter un appui et des conseils aux acteurs de la filière et de valoriser les sous-produits de ce secteur aviaire.