Des états généraux pour sauver le football togolais !

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Alors que le Ghana et le Bénin sont toujours en course pour une qualification en septembre prochain lors de la dernière journée de la phase retour des éliminatoires CAN 2024, pour le Togo, les carottes sont bien cuites. A une journée de la fin des qualifs, malgré une prestation appréciée à l’extérieur et deux buts marqués, un vrai régal pour les supporters qui auront tant attendu avant de voir leur sélection nationale remporter une historique victoire, les Eperviers et leurs supporters devront se résoudre à une n-ième élimination.

Triste sort ? Signe indien ? Ou simple aveu d’impuissance des Eperviers ainsi que de leur staff technique, Paulo Duarte en tête, dans un groupe a priori largement à leur portée ? Les questionnements pourront être alignés jusqu’à l’infini pour tenter de comprendre, mieux, de résoudre ce qui, à bien des égards, est vécu comme une douleur atroce pour toute une nation au palmarès bien plus éloquent dans le football.

Si trivialement les difficultés techniques des Eperviers ont été largement commentées, et que bien souvent leurs maladresses dans la finition des offensives menées ont été déplorées, la sélection étant à une phase de reconstruction totale, cette élimination – de trop ? – semblerait trouver ses explications dans un mélange d’insuffisances techniques voire tactiques et de mysticisme, a concédé le sélectionneur « himself », affirmant, le trémolo dans la voix : « Je sens que je lutte contre la magie », mais pas que.

Des problèmes d’égo, des relations mal gérées avec d’anciennes gloires du football interdites d’approcher les Eperviers, une situation totalement alambiquée alors que ces dernières caressent le vœu d’apporter leurs savoir-faire et expertise aux jeunes, le feuilleton Bodé, du nom de ce « marabout» qui revendique à cor et à cri 25 millions FCFA sans lesquels le football togolais ne pourrait sortir de l’ornière, selon ses menaces. Autant de pressions visibles et invisibles.

En tout état de cause, même si cette nième élimination de l’équipe nationale, passe très mal, elle ne reste pas moins la conséquence la plus logique de tous les maux qui minent le football togolais. Un scenario a contrario aurait contre toute attente, maquillé à nouveau les gros dysfonctionnements.

Les Togolais livreront leur baroud d’honneur en septembre prochain en recevant le Cap Vert déjà qualifié avec le Burkina Faso. Réussiront-ils, devant leurs irréductibles, à aligner une 2ème victoire d’affilée et la première, sur leurs propres installations à Kégué depuis plusieurs mois ?

Quelle que soit l’issue de cette future confrontation, les acteurs du football togolais devraient s’entendre à tout le moins, pour planifier les Etats généraux du Football togolais. De fait, continuer l’aventure sans une assise où le mal est diagnostiqué et traité en profondeur, ce serait faire la politique de l’Autruche et accepter de s’engager ad vitam aeternam pour un pilotage à vue. Les états généraux du football togolais, c’est une condition sans laquelle, tout espoir de renaissance du football togolais serait une gageure.

En tout cas, c’est ce que nous pensons.