Le 14 septembre dernier, plusieurs centaines de francs-maçons de la Grande Loge Nationale Togolaise (GLNT), la plus importante des obédiences maçonniques de notre pays, ont installé leur nouveau Grand Maître (GM) au cours d’une cérémonie organisée à l’hôtel du 02 Février à Lomé, après plus de trois années de crise ouverte. Aujourd’hui, les tensions du début semblent bien lointaines. De fait, l’un des défis auquel la franc-maçonnerie togolaise est confrontée, à l’instar de ses sœurs de beaucoup de pays dans le monde, est celui de son image. Elle reste globalement exécrable dans l’opinion, qui considère l’organisation comme une secte, avec tous les fantasmes qui l’entourent. Les francs-maçons, assis sur des fortunes acquises grâce à des moyens inavouables, seraient partout et décideraient de tout. Qu’en est-il réellement ? Doit-on avoir peur d’eux ?
La scène se déroule le 29 novembre 2018, en fin de matinée. Au carrefour de Bè Kpota, un banal accident de la circulation est survenu entre un taxi-moto et une 4/4 Toyota Prado grise. A l’intérieur, trois hommes d’une quarantaine d’années. Alors qu’ils sortaient du véhicule pour s’enquérir de l’état du conducteur de l’engin, ils sont accueillis par des insultes, des invectives et des voix menaçantes. Pour les nombreux zémidjans ameutés et accourus, le trio est indiscutablement des francs-maçons, à la quête de sang humain. A preuve : ils sont en costumes noirs en pleine chaleur, chemises blanches et cravates sombres. Suffisant pour emporter la conviction des Z men. « C’est eux qui s’habillent ainsi».
« En plus, nous sommes à quelques semaines de la fin d’année ; période où les membres des différentes sectes sont à la recherche de sang humain pour faire des sacrifices » soutiennent plusieurs d’entre eux. En réalité, les passagers de la voiture rentraient du cimetière municipal d’Adakpamé, où ils venaient d’inhumer un de leurs amis, tragiquement décédé quelques semaines plus tôt dans un accident de la circulation. De la franc-maçonnerie, ils ne connaissent que ce que les médias en disent ou que les réseaux sociaux colportent, entre rumeurs, fantasmes et théories du complot.
Cependant, ce fait divers renseigne sur le rapport de l’opinion aux francs- maçons. Les conducteurs de motos qui ont failli porter atteinte à l’intégrité physique de ces individus qui n’ont pu s’extirper que grâce à la prompte intervention des forces de l’ordre, ne sont pas les seuls à croire que les « frères de lumière » sont des personnes infréquentables. « Ceux qui considèrent les maçons comme des disciples du diable se recrutent dans toutes les couches socio-professionnelles de la société : des plus éduqués aux moins, des favorisés aux défavorisés, les croyants comme les athées » relève ce sociologue, qui révèle avoir été initié depuis 20 ans. « Si dans ma famille le sujet n’est pas tabou, en revanche j’en garde le secret auprès de mon cercle professionnel » indique -t-il.
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