Gouvernance locale : le rôle central du FACT

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En cinq années de mise en œuvre, le Fonds d’appui aux collectivités territoriales (FACT) a distribué plus de 41,8 milliards FCFA aux entités locales togolaises. L’annonce a été faite le 21 mai 2025 à Lomé, par le Secrétariat technique de la Commission chargée de la gestion du fonds. Pour le gouvernement, il s’agit d’un jalon significatif dans le processus de décentralisation engagé depuis plusieurs années.

Créé pour répondre aux besoins pressants des populations dans des domaines prioritaires tels que l’accès à l’eau potable, l’assainissement, l’éducation ou encore l’aménagement urbain, le FACT a vu ses dotations progresser de manière soutenue : de 2,63 milliards FCFA en 2020 à 9,5 milliards en 2025, soit une augmentation de plus de 260 %.

Sous la double tutelle du ministère de l’Économie et de celui de l’Administration territoriale, ce fonds devient peu à peu l’instrument privilégié de la politique de développement local, indiquent-les autorités togolaises.

Un outil d’équité territoriale

Au-delà des chiffres, les responsables mettent en avant l’impact concret du FACT sur le terrain. Loin de se limiter à un simple mécanisme de transfert de ressources, le fonds s’inscrit dans une logique d’équité territoriale et de professionnalisation de la gestion locale. « Le FACT est un outil de visibilité de l’action gouvernementale à l’échelle locale », a affirmé Siangou Koumtchane, secrétaire technique de la commission, appelant à une meilleure couverture médiatique des projets financés.

Ce dernier insiste sur le rôle structurant du fonds, qui vise à réduire les disparités régionales en permettant aux communes les plus enclavées de mener à bien des projets à fort impact social. « En soutenant aussi bien les services de base que les investissements à long terme, le FACT devient un levier de développement inclusif », soutient-il.

4 milliards FCFA pour les Conseils régionaux

L’une des évolutions notables de l’année 2025 concerne le financement des nouveaux Conseils régionaux. Créés dans le cadre du processus de décentralisation, ces organes ont reçu une enveloppe de 4 milliards FCFA, destinée à soutenir leur installation et leur fonctionnement. Cette allocation, issue du FACT, marque une nouvelle étape dans la mise en place effective des institutions régionales.

Les fonds serviront principalement à couvrir les premières charges administratives : salaires des agents, indemnités des conseillers, ainsi que les frais liés à l’installation physique des sièges régionaux. Mais au-delà de ces dépenses de fonctionnement, une partie des ressources est destinée à initier des investissements structurants, en lien avec la stratégie de transformation des territoires en pôles de croissance économique.

Une dynamique à renforcer

Selon les autorités, cette dotation est appelée à être complétée par les ressources propres des collectivités et par le soutien des partenaires techniques et financiers. La mobilisation de ces financements externes devient ainsi indispensable pour assurer la viabilité à long terme des projets initiés.

Pour l’exercice 2025, le FACT bénéficie d’une enveloppe globale de 10 milliards FCFA inscrite au budget national, à laquelle s’ajoutent les ristournes de l’Office togolais des recettes (OTR) et les contributions des bailleurs internationaux.

Les conseils régionaux, désormais intégrés dans la chaîne de distribution des ressources, disposeront donc de moyens pour impulser leur action dès leur prise de fonction. « Le défi reste néanmoins important : il s’agit de transformer ces financements en actions concrètes capables d’améliorer le quotidien des populations et de renforcer la cohésion territoriale » a indique le SG du FACT.

« Alors que le Togo accélère sa marche vers une gouvernance décentralisée, le FACT apparaît plus que jamais comme une courroie essentielle entre les ambitions nationales et les réalités locales. Reste à maintenir la dynamique, à assurer la transparence dans la gestion des fonds, et à consolider les capacités administratives des nouveaux acteurs régionaux », commente les autorités du pays.