C’est la première fois que des pays africains s’engagent ensemble dans la lutte contre le fléau des faux médicaments. Quand on sait que 128 pays dans le monde sont touchés par ce phénomène, ce qui se joue aujourd’hui à Lomé va concerner tous les peuples du monde, en particulier l’Afrique. L’initiative de Lomé dont les travaux se sont tenus ce 18 janvier sera, à en croire le chef de l’État Faure Gnassingbé, « le début d’inverser la tendance ».
« Les faux médicaments ne soignent pas, ce sont des tueurs silencieux » a laissé entendre Macky Sall, président du Sénégal. 10 à 15 % des produits pharmaceutiques vendus dans le monde seraient falsifiés. Ce qui engendre environ 122.000 décès d’enfants de moins de 5 ans par an. 1 $ investit dans le trafic de drogue rapporte 20 $ ; tandis que 1 $ investit dans les faux médicaments rapporte 500 $. Les chiffres sont alarmants.
C’est pourquoi les chefs d’États ont procédé ce jour, à Lomé, à la signature d’une déclaration politique et d’un accord-cadre avec un calendrier clairement défini. Cet accord doit favoriser : l’introduction rapide de nouvelles législations visant à criminaliser le trafic de façon coordonnée ; la mise en place de mécanisme nationaux et le renforcement de la coopération entre les parties. Il sera également question d’encourager d’autres états à se joindre à cette initiative.
À terme, l’engagement des États africains dans la lutte contre la contrefaçon pharmaceutique conduira à la signature et la ratification de la convention Medicrime et la Convention de Palerme. L’initiative de Lomé souhaite également respecter les objectifs du programme de développement durable à l’Horizon 2030.
Il faut noter que la signature de la déclaration n’est que le début de la riposte. L’enjeu désormais, c’est de prendre la mesure du fléau par tous les États africains ; s’attaquer aux racines profondes ; insister également sur la communication afin de toucher les populations à la base.
Clément Gado