Ce fut l’un des sujets phares inscrits à l’ordre du jour du Conseil des ministres tenu le 22 septembre dernier : les projets de réforme de l’Ecole normale supérieure d’Atakpamé (ENSA) et celle des écoles normales des instituteurs (ENI). Pour les autorités, l’évolution de ces cadres où sont formés les formateurs permettrait de renforcer la qualité de l’enseignement dans notre pays, en adéquation avec la feuille de route gouvernementale.
La première réforme envisagée concerne l’ENSA. Créée en 1968, elle a principalement pour mission de former les enseignants du collège général, du premier cycle du secondaire. L’évolution serait à un double niveau. D’une part, un rattachement administratif à l’Université de Lomé(UL), sans délocalisation de l’ENSA. Ce qui va modifier le fonctionnement de l’institution, dorénavant régie par les textes fixant le statut des universités publiques et ceux spécifiques à l’UL. D’autre part, une ouverture permanente de la formation à tous les étudiants éligibles afin de renforcer le vivier d’enseignants formés, et les rendre disponibles pour les établissements publics et privés.
La seconde réforme est relative aux ENI, au nombre de 7, réparties sur le territoire national et situées à Adéta, Dapaong, Kara, Niamtougou, Notsé, Sotouboua et Tabligbo. Elles ont en charge la formation des enseignants du préscolaire et du primaire. Selon le gouvernement, un diagnostic institutionnel et opérationnel de ces ENI a été mené et a révélé la nécessité d’ajuster le dispositif de formation des enseignants du préscolaire et du primaire pour faire face aux défis auxquels est confronté notre système d’éducation.
A l’issue de ce diagnostic, des recommandations ont été formulées, notamment la transformation des ENI en Ecole Normale de Formation des Professeurs d’Ecole (ENFPE) mais également la fin de l’accès par voie de concours et l’ouverture en permanence de la formation. L’objectif est de mettre à la disposition des établissements du préscolaire et du primaire public comme privé un nombre suffisant d’enseignants qualifiés et formés à recruter. La durée de la formation est aussi dorénavant portée à deux ans.
Profondes mutations dans le système éducatif
Pour le ministre des Enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat, le Pr Dodzi KOKOROKO, ces réformes s’inscrivent dans la droite ligne des mutations dans le système éducatif togolais tel que souhaitées par Faure Gnassingbé, en lien avec les ambitions de la feuille de route gouvernementale.
De fait, priorité fondamentale pour le Chef de l’Etat, l’éduction bénéficiera d’initiatives pour son renforcement, sa réorientation ainsi que sa transformation substantielles, assure le ministre.
Il est ainsi envisagé de moderniser la gestion, la gouvernance, le système d’orientation et de formation du système éducatif, afin de l’adapter aux objectifs et priorités de développement du pays, ainsi qu’aux besoins réels de l’économie et de l’emploi. Dans ce sens, des initiatives seront implémentées pour améliorer et renforcer la coordination entre les divers degrés de l’enseignement national.
Si plus de 20 000 salles de classes ainsi que quelques instituts de formations professionnelles ont vu le jour pendant la décennie écoulée, les pouvoirs publics entendent mettre les moyens pour doter davantage le secteur éducatif en infrastructures.
Il est ainsi prévu la construction de 25 000 nouvelles salles de classes, trois collèges universitaires régionaux d’enseignement supérieur, et des structures d’apprentissage et de formation pratique et professionnelle dans toutes les préfectures. Le tout, par le biais d’un mécanisme de financement innovant associant le secteur privé.
Pour soutenir ses projets, le Togo peut compter sur ses partenaires techniques et financiers. Le mois dernier, la Banque mondiale a ainsi approuvé un financement de 60,1 millions de dollars (un peu plus de 33 milliards FCFA) de l’Association internationale de développement (IDA) et du Partenariat Mondial pour l’Education, pour aider le gouvernement à assurer la qualité et un accès équitable à l’éducation de base.
Ce financement, qui sera octroyé à travers un projet, permettra de soutenir la mise en œuvre du plan sectoriel décennal (2020-2030) du gouvernement pour l’éducation.