A l’orée de 2023, nous avons le plaisir de satisfaire à la tradition séculaire de présentation de vœux. Qu’elle soit pour vous, nos annonceurs, pour nos lecteurs ainsi que pour nos différents soutiens qui font de ce journal ce qu’il est et ce qu’il aspire à devenir, une année féconde et de réussite. C’est l’occasion également de réitérer notre engagement à vous proposer une publication de qualité, avec le professionnalisme chevillé au corps, l’éthique et la déontologie comme boussole. 2023, c’est aussi l’entrée en vigueur du nouveau Code de la presse, après trois ans de moratoire. Nous y adhérons et le soutenons parce qu’il a pour ambition de réformer en profondeur la presse togolaise, à défaut de la révolutionner.
Certes, l’on peut regretter que son élaboration n’ait pas été suffisamment inclusive, excluant de fait l’expertise et l’expérience d’un certain nombre d’acteurs. On peut aussi ajouter à la liste des regrets, des notions et situations imprécises susceptibles d’alimenter des tensions à moyen et long terme. Mais pour l’essentiel, le nouveau Code s’est donné les moyens pour accompagner et obliger y compris à son corps défendant, la presse à se réformer, à se renouveler pour relever le défi de la professionnalisation, sur lequel l’impasse serait suicidaire à terme.
Le monde médiatique togolais est aujourd’hui peu attractif aussi bien pour les décideurs, les annonceurs que pour de nouvelles vocations. Il est sclérosé, handicapé par la rareté des ressources humaines et financières ainsi que par des pratiques surannées voire délictuelles dont certains des acteurs ont beaucoup de difficultés à se débarrasser. Il n’offre de guère de belles perspectives et évolue dans une sinistrose ambiante, alimentée par les discours déprimants et défaitistes de ses responsables. A cela, il faut ajouter le peu de confiance et de considération, voire le mépris, – aux torts partagés pour le coup-, qu’une bonne partie de l’opinion et une certaine classe sociale, éprouve à l’égard des hommes de médias.
Autant dire qu’il était temps de réformer. Cependant, même à marche forcée, la transformation qualitative souhaitée par tous ne peut pas se concevoir uniquement à l’aune des mesures contraignantes, exécutoires pour les organes de presse et les professionnels des médias. L’Etat comme tous les autres partenaires, techniques et financiers doivent aussi prendre et assurer leur part, pour une presse mieux insérée dans le tissu économique du pays et pourvue de ressources. A défaut, les résultats escomptés ne seront pas au rendez-vous et cette réforme ne sera encore qu’une de plus.