Le Togo a lancé le 10 mars dernier sa campagne de vaccination contre la Covid-19, avec pour première cible le personnel de santé. Une seconde phase a suivi depuis avec les personnes de plus de 50 ans et celles ayant moins de 50 ans mais porteuses de comorbidités. Comme partout, l’opportunité de se faire vacciner ainsi que la dangerosité des vaccins font débat.
Les complications thromboemboliques observées chez quelques patients sont venues renforcer le camp des vaccino-sceptiques, notamment au Togo dont le gouvernement a fait le choix du laboratoire AstraZeneca dont les lots sont suspectés. Pourtant, pour atteindre l’immunité collective et espérer reprendre une vie normale, il faudra bien qu’une majorité se décide à se faire administrer le vaccin, en faisant confiance avant tout et surtout, aux scientifiques, au-delà de toute appartenance politique et en réfutant les théories du complot, qui continuent à alimenter les réseaux sociaux.
En effet, les données sur sa morbidité ainsi que sur sa mortalité ne devraient plus laisser place au doute sur la réalité de la pandémie. Partout, ses conséquences sociales et économiques sont perceptibles. De fait, la vaccination semble être l’une des mesures les plus efficaces pour s’en prémunir. Les hésitations sont évidemment légitimes mais la raison devrait pouvoir l’emporter, car les cas de coagulation ne représentent qu’une cinquantaine sur les millions de vaccins administrés.
Au surplus, certains des pays comme la France qui avaient suspendu la campagne, l’ont reprise, avec l’assurance donnée par l’Agence européenne du médicament que le vaccin AstraZeneca contre le coronavirus est «sûr et efficace» et «n’est pas associé» à un risque plus élevé de caillots sanguins. De ce point de vue, le Togo n’est pas isolé en Afrique où la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigéria et le Maroc qui a déjà vacciné plus de 4 millions de ses citoyens, ont également fait le choix de ce laboratoire. Ni dans le monde où par exemple la Grande-Bretagne n’a jamais suspendu sa campagne.
En toute hypothèse, le rythme accéléré de contaminations que connaît actuellement notre pays devrait suffire à nous faire franchir le pas de la vaccination. Celle-ci doit cependant rester un choix personnel et non un diktat, au nom de la liberté de chacun. Les admonestations ou autres menaces seront donc à coup sûr, contre-productives.
La campagne de vaccination ne doit pas être non plus un prétexte au relâchement coupable qu’on connaît depuis plusieurs semaines par rapport aux mesures barrières, et qui expliquent la montée en flèche des cas de contamination. La dissolution de la Force Spéciale Anti-Pandémie se révèle aujourd’hui, dans ce contexte, bien prématurée.