Cette question, une vingtaine de jeunes diplômés ont eu la réponse début juin lors d’une séance d’information organisée à l’auditorium de L’Université de Lomé par la Togolaise Tchonanke Mawussé Gnande, volontaire de l’Union Africaine en instance de déploiement au Lesotho. La séance qui s’est déroulée en plusieurs phases, explications, astuces pour candidater, test de remplissage du formulaire et partages d’expériences, a suscité un grand intérêt auprès des participants pour la dixième cohorte qui s’achève le 30 juin prochain.
Explications
Le Corps des Jeunes Volontaires de l’Union Africaine (CJV-UA), établi en 2010, est un programme de développement continental de l’union africaine qui promeut le volontariat des jeunes en Afrique. Le programme vise à approfondir le rôle des jeunes en Afrique en tant qu’acteurs clés du développement des objectifs et des buts de l’Afrique, favorisant leur participation à l’élaboration de politiques ainsi que la conception et la mise en œuvre des interventions pertinentes pour la réalisation de l’agenda 2063 de l’UA: « l’Afrique que nous voulons ». Il rassemble les jeunes qui partagent leurs compétences, leurs connaissances, leur créativité et apprentissage afin de créer un continent plus intégré, prospère et paisible et dirigé par ses citoyens. Les opportunités de volontariat sont destinées à renforcer le professionnalisme et le sens de la responsabilité chez les participants, augmentant ainsi leur employabilité. Les jeunes professionnels africains sont recrutés pour servir pendant une période de 12 mois dans un État membre de l’UA autre que le leur.
Selon une note d’avis d’appel à candidature consultée par Focus Infos, pour candidater il faut être citoyen d’un État membre de l’UA vivant sur le continent ou la diaspora africaine, âgé entre 18 et 35 ans, avoir suivi une formation certifiée de niveau universitaire (surtout un niveau Licence, ndlr), être disponible pour 12 mois de volontariat dans n’importe quel pays africain, prêt à vivre et travailler dans un autre État membre de l’UA, maîtriser au moins une langue officielle et avoir au moins une année d’expérience vérifiable en tant que volontaire et une année d’expérience de travail.
Mais selon Mademoiselle Tchonanke Mawussé Gnande, en sus de la réunion de ces conditions, il faut être un homme ou une femme dynamique et avoir une volonté de contribuer au développement de son continent. Généralement, c’est ce qui manque à bon nombre de Togolais qui sont très peu représentés dans ces programmes, contrairement aux pays comme l’Afrique du Sud, le Nigéria, le Ghana. Mais relative-telle, « ce n’est pas seulement propre qu’au Togo, c’est un constat pour les pays francophones ». L’autre difficulté rencontrée par les volontaires francophones, est la barrière linguistique. « Même s’il est dit dans l’avis de maitriser au moins une langue reconnue par l’Union Africaine, il faut connaitre deux à la rigueur, le Français et surtout l’Anglais, couramment parlés dans cette sphère », a-t-elle conseillé. En organisant cette séance, la Togolaise, qui est déjà participante au programme, affirme vouloir aider ses frères à mieux réussir désormais l’étape de remplissage du formulaire. « Ce n’est pas que les gens ne postulent pas surtout les Togolais ; mais c’est parce qu’ils échouent quelque part et qu’il leur faut un guide. Humblement, j’ai voulu contribuer à relever ce défi ». « Je souhaite voir plus de Togolais dans les prochaines cohortes », a-telle martelé.
« Au Togo, nous avons des jeunes très compétents qui ont les diplômes requis et qui ont une forte capacité de travailler dans ce milieu international mais faute de bonnes informations, ils n’arrivent pas », explique-t-elle aux participants. Et pour réussir, hormis les critères listés plus haut, le postulant doit avoir la volonté de servir vraiment dans un autre Etat.
« Dans mon cas, je fais partie de la neuvième cohorte des jeunes volontaires, je n’ai pas encore entamé ma mission, elle démarre bientôt au Lesotho. Mais avant cela, j’avais eu une petite expérience de 4 mois au sein de l’Union Africaine qui m’a permis de faire quelques missions en Tanzanie et au Congo, d’aller me frotter au travail sur le terrain », déclare Tchonanke Mawussé Gnande. Elle poursuit : grâce à ce programme, « j’ai des contacts partout en Afrique, dans les 55 pays membres de l’UA, qui me permettent d’aller là où il y a le besoin. Spécifiquement, j’évolue dans le domaine du développement des jeunes, je suis à la base formée sur les droits humains ».
Des partages qui suscitent l’envie
« A la suite du partage d’expériences et aussi des informations fournies, je suis très motivé de postuler à ce programme pour aussi contribuer au développement de mon continent. C’est une expérience très enrichissante sur le plan international parce que non seulement nous tissons de nouvelles relations mais aussi nous contribuons à l’atteinte des objectifs 2063 de l’Union Africaine », a confié Kassi Brou Grégoire, étudiant. Il informe avoir une fois rempli le formulaire mais non convenablement. « Je m’en veux, mais cette séance a éclairé ma lanterne et prochainement je ne commettrai plus ces petites erreurs, préjudiciables pour moi-même. Je vais le refaire et refaire toujours et bien pour être sélectionné à ce programme », a-t-il déclaré. Railla, titulaire d’une licence, pour sa part, a déjà levé l’option. « Elle est décidée à postuler en mettant en pratique les astuces apprises lors de la séance ».