Il faut « délivrer » Agbéyomé Kodjo

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Agbéyomé Kodjo
Agbéyomé Kodjo

Ces séquences auraient pu être classées dans la rubrique « Rions un peu » ou dans celle de « Comédie sous les tropiques » et considérées comme anecdotiques. Mais la répétition d’actes aussi ridicules que dégradants en considération de la stature de celui qui les pose, interroge et mérite qu’on s’y attarde.

En effet, au lendemain de l’élection présidentielle qu’il a perdue au profit de Faure Gnassingbé, Agbéyomé Kodjo semble s’être enfermé dans une logique  illisible y compris pour les esprits les plus avertis de la vie politique togolaise. Après l’auto-proclamation et les différentes adresses à la nation, la revendication de soutien des forces armées togolaises et des chancelleries occidentales dont personne n’en a vu ne serait-ce qu’un début de manifestation, une boulimie de nominations s’est emparée du candidat malheureux au scrutin du 22 février : premiers ministres, ministres et même ambassadeurs.

Les premières ont été considérées par des analystes comme une forme de provocation, destinée à garder sous pression le pouvoir de Lomé. Il faut bien se rendre à l’évidence, notamment après les nouvelles par lesquelles il change son «équipe  gouvernementale», que l’on est davantage proche du délire clinique que d’une démarche politicienne.

En continuant à camper  sur cette posture surréaliste de « président démocratiquement élu exerçant ses fonctions », le député de  Yoto commet une double  faute politique, en sus du caractère délictueux de ses actes.  Il déshonore les hautes fonctions d’Etat qu’il a pu occuper : premier ministre, président de l’Assemblée nationale, ministre, président d’une Commission parlementaire, directeur général du Port autonome de Lomé… ; en ce qu’il expose son image et celle de ces institutions à la risée de tous.

Comment une personnalité capable de démarches aussi pathétiques a-t-elle pu occuper ces fonctions ? Bien plus grave, il porte des atteintes préjudiciables à la nécessaire reconstruction de l’opposition dont toute démocratie a besoin.  D’abord en décrédibilisant ses principaux acteurs ; ensuite en empêchant à travers ses campagnes de diffamation et d’intoxication, toute initiative de reconstruction de celle-ci.

Dans la tradition catholique, le Saint-Esprit qui forme avec le Père et le Fils la Sainte Trinité et dont Agbéyomé Kodjo  revendique l’onction,  est celui qui éclaire, apporte la lumière divine. Le moins qu’on puisse dire est qu’il ne fait pas la démonstration de l’avoir reçu.

Au surplus, l’impression est plutôt que le candidat de la Dynamique Kpodzro  a été déserté depuis longtemps par la raison.