Le nombre de cas positifs à la covid-19 ne cesse de s’accroître au Togo. La barre des 200 contaminations devrait être passée dans les prochaines heures. Paradoxalement, les populations semblent baisser la garde. Or, « rien n’est encore joué », prévient Adjo Komi, professeur agréé en pneumologie et coordinateur adjoint des soins au CHR de Lomé. Mardi, lors d’une émission télévisée, les deux premiers responsables du CHR ont appelé les togolais à apprendre à vivre avec le virus.
A cette date, le Togo compte 199 cas de contaminations, en attendant les résultats du jour. Depuis près de deux semaines, le taux de contamination a soudainement bondi, alors que l’on tendait vers une stabilisation. Renversement donc de situation avec le nombre de malades qui repasse devant celui des guéris. Sur le plateau de l’émission Santé d’Abort de la TVT, le professeur Ihou Watéba a fait observer que « 80% des nouvelles contaminations depuis deux semaines viennent du Ghana ». Résultat du déconfinement dans ce pays voisin qui a vu des voyageurs rentrer au Togo par des voies irrégulières pour la plupart.
Les togolais n’en font pas assez!
L’inquiétude des médecins togolais réside, entre autres, dans le fait qu’« il n’existe pas à ce jour le traitement de la Covid-19 !» Professeur Watéba est formel : « il y a des traitements qui permettent de maintenir le patient en vie jusqu’à ce que son organisme fasse le jeu naturellement ». Dès lors que la solution miracle est loin d’être trouvée, et que la Covid-19 ne peut se traiter comme le paludisme qui a des remèdes connus qui guérissent, « la seule chose acquise, c’est le respect des mesures barrières », rappelle professeur Ihou Watéba. Mais se désole-t-il : « en la matière, les togolais n’en font pas assez ! »
Un constat renchérit par son collègue pneumologue. « Cela inquiète. Le coronavirus est bel et bien là. Et, nous n’avons pas encore vu le bout du tunnel. Rien n’est encore joué par rapport à la Covid-19 dans notre pays », alerte le pneumologue, chef de service du CHU S.O, désormais co-coordinateur des soins au CHR Lomé-commune.
De la nécessité de se ressaisir
Il est très important de se ressaisir, a martelé Pr Adjo, appelant ceux qui se disent fatigués de respecter les mesures barrières à « apprendre à vivre, et pendant encore assez longtemps avec la Covid-19 ».
Maladie nouvelle, le coronavirus a plusieurs inconnus et n’a donc pas encore livré tous ses secrets. Même si au Togo, la prise en charge se montre plutôt efficace, les médecins sont sur leur garde. Car, disent-il, les mauvaises surprises sont toujours possibles. Ils recommandent donc la prudence à tous les togolais. « Personne ne sachant comment va évoluer la situation une fois qu’il est atteint, nous restons soucieux », atteste Pr Ihou Watéba. A ce jour, l’évolution du virus varie d’une personne à une autre. Et plusieurs facteurs pourraient aggraver le cas des patients, même ceux n’ayant aucun antécédent médical préalable.