Le double événement enregistré la semaine écoulée, plus exactement les 10 et 14 avril, la création de la Dynamique pour la Majorité du Peuple et la désignation de nouveaux leaders de la Dynamique Monseigneur Kpodzro, a achevé de convaincre l’opinion publique, de l’incapacité d’une partie de l’opposition togolaise à rester fidèle à sa ligne de conduite. Pour longtemps.
Certes, la posture d’un regroupement politique né dans un contexte électoral aujourd’hui anachronique, et toujours accroché à la revendication d’une victoire imaginaire de son candidat, plus de trois ans après, devenait cocasse.
De fait, la revendication que la DMK portait, ne faisait plus sens, avec les départs en exil d’Agbéyomé Kodjo dont elle a porté la candidature lors de la présidentielle de 2020 et de Monseigneur Kpodzro, son inspirateur. D’ailleurs, résumer et conditionner l’existence de ce regroupement à cette revendication électorale, n’étaient plus tenables, au regard de l’actualité qui annonce de nouvelles échéances électorales.
Opérer une mue pour s’adapter et participer aux prochaines législatives même si on continue de faire mine de rejeter l’organisation des régionales comme inopportunes, n’était plus une option mais un choix de raison. A moins d’opter pour un suicide politique. Pur et simple.
Le schisme politique survenu au sein de la DMK, avec une bonne partie favorable à une participation alors que l’autre est demeurée fidèle à la ligne classique, ne pouvait donc que déboucher sur une désintégration de ce regroupement politico-électoral.
Mais, au-delà de toute la logique ayant pu prévaloir à la fin de l’aventure DMK version classique, la démarche de Dame Adjamagbo et consorts questionne l’éthique politique, dès lors que sans avoir obtenu le retour des exilés ni la libération des détenus politiques en général ou ceux de leur rang en particulier, ils abandonnent le navire et sacrifient au propre comme au figuré, ces derniers, au nom de leurs ambitions électorales.
Le débat, ce n’est donc plus uniquement celui classique, du déjà-vu, qui a de tout temps, opposé les « participationnistes » aux « non participationnistes », dans le landerneau politique togolais. A l’occasion des joutes électorales, le débat entre les « modérés » et les « nonistes », adeptes invétérés du boycott électoral, avec toutes ses implications néfastes. Cette fois-ci, ce débat va bien au-delà…
Gageons alors que si la DMK ne représentait déjà plus une force politique, amputée de plusieurs de ses membres, elle s’enfonce davantage, la capacité de ses tout nouveaux leaders révélés depuis le vendredi 14 avril, à mobiliser et à créer un rapport de force politique avec le pouvoir en place paraissant sujette à caution.