La tradition chrétienne catholique du Chemin de croix

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Depuis plusieurs siècles, la communauté chrétienne catholique procède au rituel dénommé le chemin de croix, le vendredi précédant la Pâques, connu sous le nom de « Vendredi saint ». Quel est le sens de cette commémoration ? Quelle est sa valeur ajoutée pour le chrétien ?

Le chemin de croix, pour plusieurs fidèles est une joyeuse expérience que les chrétiens catholiques font de l’histoire du salut et de leur propre salut. Il aide chacun à entrer dans le mystère de l’amour de Dieu, manifesté en son fils Jésus-Christ.

Faire donc le chemin de croix, c’est communier dans la passion, c’est-à-dire la souffrance, la mort et la résurrection de Jésus-Christ. « Il s’agit pour le chrétien, surtout catholique de cheminer avec Jésus, de vivre un peu ce qu’il a vécu pour nos péchés pour lesquels il s’est librement donné afin de nous racheter », explique le Révérend Père Olivier Komlan Mawulikplim Adjakpa, formateur au Petit Séminaire d’Agoè-Nyivé et secrétaire diocésain du conseil épiscopal Justice et Paix. « Il y a donc le rachat de l’humanité et la rédemption qui couronnent le chemin de croix de Jésus », ajoute-t-il.
Le chemin de croix se manifeste comme un pèlerinage en esprit que le chrétien essaie de revivre en mémoire des dernières heures de la vie de Jésus sur terre depuis sa trahison, jusqu’à sa résurrection. Son déroulement se fait en 14 stations qui retracent les supplices de Jésus depuis sa condamnation à mort jusqu’à sa mise en sépulcre.

Le vendredi, jour du chemin de croix

Le jour choisi pour la marche du chemin de croix est le dernier vendredi qui précède le dimanche de Pâques. C’est pourquoi ce jour est aussi appelé vendredi saint.
Le choix de vendredi n’est pas anodin. En effet, d’après le R.P Olivier, selon les saintes écritures, le vendredi était la veille du Sabbat et le jour d’expiation des péchés, de purification qu’on appelait le « Yom kippour» chez les Juifs.
Et c’était ce jour où Jésus était mort. « C’est donc en mémoire du jour de la mort de Jésus que vendredi a été choisi. Ce n’est donc pas un jour symbolique mais plutôt un jour historique pour les chrétiens », dit-il.
Il faut noter que sans chemin de croix, il n’y a pas de Pâques, mais il ne se fait pas uniquement qu’au dernier vendredi de la veille de la Pâques. Il peut se faire tous les vendredis.

Le chemin de croix, une souffrance salutaire pour le chrétien

Le chemin de croix a une valeur spirituelle pour le chrétien, c’est celui d’être plongé dans les mystères de la passion, la mort et la résurrection de Jésus.
« C’est un chemin qui nous permet, nous les fidèles, de comprendre d’abord le ministère de la souffrance puisque ce que Jésus a vécu constitue pour chacun une référence et ensuite de demander pardon pour nos péchés », fait savoir Michel, un fidèle de la Paroisse Bon Pasteur d’Agoè-Assiyéyé. « C’est une voie de salut pour le chrétien parce que en vivant ces moments avec Jésus, nous souffrons aussi bien pour lui mais aussi pour nos frères. C’est donc une souffrance salutaire pour le chrétien », ajoute le R.P Olivier Adjakpa.
Le chemin de croix touche donc celui qui l’entreprend sous différents aspects, tant physiques que spirituels en passant par la marche, la méditation et l’intercession.

En effet, le déplacement physique fait appel au déplacement intérieur. Il s’agit pour le chrétien de suivre pas à pas le Christ, de se laisser conduire sur le chemin qu’il emprunte en rentrant plus profondément dans sa condition de disciple et non de le précéder.
Cette marche s’accompagne de la méditation qui invite le fidèle à faire mémoire du chemin accompli par Jésus lui-même, ceci par l’évangile.
Et comme tout pèlerinage, le chemin de croix s’accompagne de prière qui prend en charge toutes les situations de souffrance, d’épreuve, de mort que les chrétiens rencontrent dans la vie quotidienne…