La victoire électorale sourit à ceux qui se lèvent tôt

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24 heures après le scrutin, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a proclamé les résultats de l’élection présidentielle du 22 février dernier. Ils donnent Faure Gnassingbé largement vainqueur avec 72,36% des voix, loin devant Agbéyomé Kodjo, arrivé deuxième avec ses 18, 37%. Si une victoire à un tour était le pari des soutiens du président sortant, son ampleur constitue l’une des surprises de la consultation et le franchissement de la barre des 70%, n’a pas fait partie des pronostics les plus optimistes.

C’est dire donc que c’est un plébiscite dont a bénéficié le candidat d’Union pour la République (UNIR) et par voie de conséquence, un cinglant désaveu pour les porte-voix de l’opposition. Qualifiés de soviétique par ceux qui les rejettent, ces chiffres quoique inattendus, sont pourtant la résultante de la conjonction de plusieurs facteurs, y compris nécessairement le bilan dont peut se prévaloir Faure Gnassingbé ainsi qu’une campagne réussie, menée avec méthode. Mais pas que.
Ils sont aussi la conséquence des errements d’une opposition divisée et en perte de repères, incapables de se structurer et de proposer un projet économique et social alternatif et crédible pour la communauté. Au surplus, les opposants togolais campent bien trop souvent la cigale de la Fontaine, qui ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue.
Pour s’exonérer du travail de longue haleine que requiert toute compétition électorale, excuser leur abyssale absence sur le terrain la majeure partie du temps et justifier leur ignorance des réalités du Togo au-delà du contournement de Lomé, les hérauts de l’alternance sans efforts et par l’œuvre du Saint –Esprit sont convaincus que leurs adversaires ne peuvent jamais, oui jamais, gagner une élection.

Que des caravanes traversant quelques heures et quelques contrées du pays tous les 5 ans leur suffisent à venir à bout d’une « machine » réglée comme une horloge suisse et présente sur le terrain de façon permanente.
Que par extraordinaire, une dynamique mise en place en décembre, dont le candidat reste une personnalité controversée quoi qu’on en dise peut, en l’espace de deux mois, réussir à battre le champion d’une formation qui a maillé le territoire national depuis plusieurs décennies.

Comme pour tout et partout, le succès sourit aux lève-tôt, qui abordent ce qu’ils entreprennent avec sérieux et rigueur. Ceux qui continuent de croire et de faire croire que les batailles dont les enjeux de pouvoir en constituent le coeur, peuvent être menées par intermittence, avec de l’approximation et de l’amateurisme, viennent une fois encore d’en avoir pour leurs frais. Les porteurs de slogans éculés et sempiternellement répétés, qui revendiquent comme seul atout maître dans leur combat la lassitude présumée des électeurs, aussi.
Le pire est qu’on peut prendre aisément le pari que la leçon ne sera guère apprise d’ici la prochaine échéance.