Les bons points de la campagne électorale

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A un peu plus de 48 heures de sa clôture, et malgré un contexte tendu dû à la réforme constitutionnelle, la campagne électorale pour les élections législatives et régionales se déroule sans incidents et dans une ambiance plutôt festive. Les candidats comme les militants sillonnent le pays sans restrictions ni heurts. De fait, depuis 2005  le Togo est l’un des rares pays de la sous-région où les élections se déroulent sans violences. Un acquis à préserver et la manifestation de la maturité des électeurs togolais à perpétuer.

Démarrée le 13 avril dernier, la campagne électorale pour les élections législatives et régionales se poursuit et devrait prendre fin le 27 avril prochain. Dès son ouverture, des cortèges composés de motos et de voitures des différents partis politiques, de l’Union pour la République (UNIR) aux Forces Démocratiques pour la République (FDR), en passant par l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), le Nouvel Engagement Togolais (NET) ou encore de Bâtir etc., ont pris d’assaut les principales artères de Lomé et des principales villes du Togo. Si certains candidats ont choisi de grands meetings où se presse souvent une foule nombreuse, d’autres préfèrent le porte-à-porte. Ce qui est frappant, est que malgré le contexte politique tendu avec la réforme constitutionnelle désormais actée (sous réserve de la promulgation par le Président de la République qui ne saurait encore tarder), la campagne se déroule dans une ambiance bon enfant. Des images de candidats et de militants de formations politiques concurrentes s’embrassant ou chantant ensemble, témoignent de cette atmosphère festive, en dépit des enjeux du scrutin.

De fait, après une dizaine de jours de campagne,  aucun incident majeur n’est à signaler. Tous les candidats dans le starting-block ainsi que leurs militants et soutiens sillonnent sans restrictions aucunes  le territoire national à la rencontre des électeurs.

Depuis 2005, l’élection sans violences et dans un climat apaisé est devenue la marque de fabrique et un avantage comparatif du  Togo, que lui envient la plupart des pays de la sous-région. En effet, les échéances électorales y sont encore et trop souvent l’occasion de chaudes empoignades  et de violences, à l’opposé de ce qui se passe dans notre pays, qui a tiré les leçons douloureuses du début des années 90 et 2000. «  Plus jamais ça » avait tranché de façon péremptoire, le Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, à Atakpamé.

Les enjeux

Ce sont un plus de 4, 2 millions d’électeurs dont 46,18 % d’hommes et 53,82 % de femmes d’après le fichier électoral rendu public par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et jugée fiable par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF)  au terme d’un audit, qui sont appelés aux urnes le 29 avril prochain pour élire pour la première fois,  179 conseillers régionaux dans les 5 régions administratives du pays, et 113 députés.

Au total, ce sont 2348 candidatures qui ont été validées par la Cour Constitutionnelle selon la  liste publiée le 22 mars dernier. L’ensemble des candidats est inscrit sur 353 listes portées par 19 partis politiques, 60 groupes indépendants et 2 regroupements de partis ( DMP et Alliance Ensemble). 285 listes émanent des partis politiques alors que 72 proviennent des indépendants.

L’enjeu de ce double scrutin est de taille puisqu’outre élire les députés et les conseillers régionaux, le vote des électeurs déterminera la composition et le profil des deux têtes du prochain exécutif. En effet, au terme de la nouvelle Constitution qui fait passer le régime politique semi-présidentiel jusque-là en vigueur dans notre pays à un  régime parlementaire, ce sont les députés et les sénateurs réunis en Congrès qui éliront le Président de la République, qui aura un rôle honorifique et chargé essentiellement d’ « inaugurer les chrysanthèmes » et le Président du Conseil,  véritable chef de cet exécutif bicéphale.