L’élection présidentielle du 22 février prochain constituera sans conteste, l’évènement majeur de cette année 2020. Mère de toutes les compétitions électorales dans un régime semi-présidentiel comme le nôtre, elle devra consacrer celui ou celle qui présidera à nos destinées les cinq prochaines années.
Selon le rappel avisé du nouvel archevêque de Lomé, Mgr Nicodème Barrigah, qui a fait une incursion dans la vie politique de notre pays lors de la cérémonie officielle de sa prise de fonctions le 11 janvier dernier à la cathédrale de Lomé, il ou elle devra avant tout être « un serviteur du peuple ».
En attendant que la Cour Constitutionnelle fasse le tri et valide définitivement les dossiers, dix candidats sont pour l’heure en lice, dont deux indépendants et une femme. Sans faire injure aux autres postulants, ni anticiper le vote des électeurs, encore moins nier la dynamique propre à chaque élection, le scrutin devra se jouer entre Faure Gnassingbé, investi par l’Union pour la République (UNIR) et Jean-Pierre Fabre, soutenu par l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC).
Au regard de leurs scores respectifs lors des deux dernières présidentielles, celles de 2010 et 2015 au cours desquelles ils s’étaient déjà affrontés avec avantage au président sortant. Mais également, lorsqu’on se fie aux suffrages recueillis par leurs formations politiques au cours des autres élections, dont les plus récentes sont les locales. Cependant, l’intérêt des compétitions électorales est justement que rien n’est jamais joué d’avance et que nul ne peut prédire le comportement des électeurs ni la dynamique qui peut s’en créer dans un mois. Surtout qu’aucun institut de sondage sérieux ne publie des enquêtes officielles sur le scrutin, si tant est d’ailleurs que celles-ci prédisent les résultats ; de nombreux exemples à travers le monde étant là pour démontrer le contraire.
Nos seuls vœux sont ceux de la transparence et de l’équité de l’élection, et qu’elle se déroule dans un climat apaisé ; à la suite de l’archevêque de Lomé qui a lancé à tous les acteurs de la vie politique une pressante invitation à faire preuve de justice, d’honnêteté, de calme tout au long des opérations électorales. Il a demandé par ailleurs aux électeurs qu’ils soient bien conscients de leur droit et qu’ils l’exercent en toute liberté en pensant au bien de notre pays. Le souhait de tout un chacun est également que ce rendez-vous, aussi majeur qu’il soit, n’occulte pas l’impérieuse nécessité que la vie socio-économique de notre cité, forcément au ralenti durant cette séquence, reprenne ses droits rapidement. Bonne et heureuse année à tous.
Jean-Paul AGBOH