C’est la stupeur à Asky. Alors qu’il était sorti faire une ultime course pour son anniversaire de mariage qu’il célébrait en famille à Béthune ( France), Tarek Kodzo Boustani, premier pilote recruté par la compagnie panafricaine lors de son lancement en 2009, a été mortellement renversé par un automobiliste place Lamartine, sur un passage protégé, prioritaire aux piétons. La violence de l’impact ne lui laissa aucune chance de survie.
Un grand professionnel
Togolais d’origine libanaise, celui qui disait « porter » fièrement son prénom « Kodzo » était Commandant de Bord d’Asky. Il assumait les fonctions de Responsable des vols et des performances techniques des Pilotes de la Compagnie, après en avoir été le Chef Pilote de sa flotte Boeing 737 NG quand la Compagnie disposait encore de deux types d’avions : Boeing et Dash Q 400.
Décrit par ses collègues comme un grand professionnel, il totalisait près de 12 700 heures de vols et était l’un des pilotes chevronnés de la compagnie. Il a débuté sa carrière aux USA comme pilote instructeur à 19 ans en Californie et comme pilote ambulancier sur King Air 200 et 350 au Nouveau Mexique pour la Compagnie Mesa Airlines, partenaire d’American Airlines.
Titulaire à 21 ans d’une qualification sur Boeing 737 obtenue à Flight Safety aux USA, il a été pilote de ligne à la Royal Air Maroc, Air Gabon et Air Afrique et Europe Airpost en France. Ses compétences l’ont amené à être affecté à la Présidence du Togo comme Officier Pilote de Ligne sur le Boeing 707 VIP pendant 4 ans et demi. Il a pu couvrir un réseau mondial aux destinations diverses à travers tous les continents.
Il était instructeur examinateur auprès de l’Autorité Nationale de l’Aviation Civile du Togo et a formé au sein de la très active école de pilotage Aero Club du Golfe de nombreux candidats au métier de pilotage. De nombreux pilotes, à travers le monde aujourd’hui sont passés entre ses mains.
« Il avait la passion de l’aviation, avait pratiqué du pilotage acrobatique et souhaitait compléter ce tableau avec du pilotage héliporté. Il s’en est allé, tragiquement à un âge où ce métier passionnant avait encore besoin de ses compétences » commente les larmes à l’œil, un de ses collègues.
Kodzo Boustani était marié et père de deux filles.