Dans un communiqué rendu public hier, le ministre ghanéen de l’Information a annoncé que les forces de sécurité de son pays avaient déjoué une tentative de déstabilisation. Selon Kodjo Oppong Nkrumah, une vaste opération a été menée, le 20 septembre, par plusieurs entités des forces de sécurité. Elle a entraîné l’arrestation de trois personnes – le Dr. Frederick Yao Mac-Palm, Ezor Kafui (un fabriquant d’armes) et Bright Allan Debrah Ofosu -, suspectées d’avoir élaboré « un complot visant la présidence dont le but ultime était de déstabiliser le pays ».
« 15 mois de surveillance ».
D’après Jeune Afrique qui donne des détails de l’affaire, tout commence en juin 2018. Les services de renseignements s’intéressent alors aux activités du docteur Mac-Palm et d’Allan Ofosu, lesquels organisent une série de rencontres suspectes. « Entre juin et août 2018, le dernier cité contacte un certain nombre de militaires en service et tente de les convaincre d’élaborer et d’exécuter un complot visant à obtenir des armes, à prendre le contrôle d’installations clés et à obtenir des fonds en vue de prendre le pouvoir », racontent nos confrères.
Les trois suspects auraient ensuite formé un groupe afin de mobiliser la jeunesse et se seraient procurés de quoi fabriquer des armes et des IED, engin explosif improvisé. Ils étaient également sur le point d’acheter dix AK 47. Enfin, dans la nuit du 19 septembre, « le docteur Mac-Palm, Ezor Kafui et un soldat se seraient rendus dans une zone proche d’une plage (d’Accra) pour tester ces armes fabriquées localement », révèle l’hebdomadaire panafricain. Ils seront arrêtés le lendemain.
Pas convaincus.
L’opposition ghanéenne est sceptique quant à la réalité de cette tentative de coup d’état. Elle y voit une manœuvre du pouvoir en place à un an de l’élection présidentielle. Plusieurs de ses membres cités par Jeune Afrique accusent le gouvernement d’avoir exagéré l’incident. « Est-ce que l’on peut pénétrer à la présidence si facilement ? », s’est interrogé Kwame Jantuah, un député du Parti de la convention du peuple (CPP, l’ancienne formation de Kwame Nkrumah). « C’est très surprenant. Je pensais que le Ghana était à l’abri des coups d’État », a déclaré James Agalga, un député du Congrès national démocratie (NDC, le principal parti d’opposition). Ce scepticisme est également répandu sur les réseaux sociaux où plusieurs internautes ghanéens ont exprimé leurs doutes quant à la capacité de ces trois hommes de renverser le pouvoir.