C’est par une procédure dite « négociée » à la place d’un appel d’offres international que le gouvernement a entrepris la privatisation de la filière coton. Pour le ministre de l’Agriculture Noël Bataka, ce choix est justifié par l’expérience d’OLAM INTERNATIONAL en Afrique, le partenaire sélectionné, ainsi que par ses capacités à investir pour l’atteinte des objectifs que s’est fixés le Togo en faveur de la filière. Qui est OLAM INTERNATIONAL ? Eléments de réponse.
OLAM INTERNATIONAL est une entreprise singapourienne de négoce et de courtage de denrées alimentaires, dont les activités s’étendent sur les cinq continents, et particulièrement en Afrique. Elle y est très présente dans le cacao, le café, le coton et l’huile de palme, à travers notamment ses filiales dont Olam South Africa en Afrique du Sud, Olam Cam au Cameroun, Congolaise industrielle des bois au Congo, Olam Cocoa Ivoire, Olam Ivoire, Outspan Ivoire, Olam Cocoa Processing en Côte d’Ivoire, Dehydro Foods en Egypte, Gabon Fertilizer Company, Olam Palm Gabon, Olam Rubber au Gabon, Olam Ghana Limited, Nutrifoods Ghana au Ghana, ou encore Cotonn Tchad au Tchad.
Le groupe dont le siège est au Singapour et contrôlé par le fonds souverain singapourien Temasek Holdings, a été fondé en 1989 au Nigéria et s’appelait à l’origine Chanrai International. Il va se délocaliser à Londres (Angleterre) avant de s’installer en 1995 au Singapour et prendre le nom de OLAM INTERATIONAL.
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L’ opérateur est présent dans 70 pays dans le monde, sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’agro-industrie : fermes, plantations, approvisionnement, logistique, commerce, traitement et distribution.
« OLAM est le seul partenaire que nous connaissons en Afrique et qui est capable d’apporter 600 millions de dollars en termes de crédit d’intrants directement aux producteurs. Non seulement ils achètent directement les intrants auprès des fournisseurs à des coûts compétitifs, mais aussi, disposent, des cages flottantes en mer qui permettent de rendre disponibles d’accès, ces intrants à temps aux producteurs », décrivait le ministre de l’Economie devant les députés.
« L’Afrique se trouve au cœur même de l’ADN d’OLAM. Le continent a représenté pour nous un intérêt stratégique majeur dès le démarrage de nos activités dans le domaine agricole, il y a de cela vingt-cinq ans. À l’époque, nous fournissions des noix de cajou du Nigeria. Aujourd’hui, nous sommes présents dans vingt-cinq pays africains, avec des activités particulièrement importantes dans cinq d’entre eux, que nous surnommons nos « big five » : le Nigeria, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Gabon et le Mozambique » soutenait d’ailleurs Sunny Verghese, Co-fondateur et PDG d’OLAM International chez nos confrères de Jeune Afrique il y a quelques années.
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« Au fil des années, nous avons pris appui sur nos capacités en matière d’approvisionnement pour évoluer progressivement vers un modèle intégré de manière sélective : les plantations et l’exploitation agricole en amont – comme pour l’huile de palme au Gabon ou le riz au Nigeria –, la transformation des denrées plus en aval (par exemple le cacao et les noix de cajou en Côte d’Ivoire) et, au bout de la chaîne, la fabrication et la distribution de produits alimentaires conditionnés, comme au Nigeria, au Ghana ou dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Ce parcours nous a permis de développer une connaissance très approfondie du potentiel mais aussi des différents défis que l’on peut rencontrer, en Afrique, tout au long de la chaîne de valeur agricole » détaillait-il.