A Lusaka, des experts réfléchissent sur le repositionnement de l’Afrique dans l’architecture mondiale de la santé

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La 3ème Conférence internationale sur la santé publique en Afrique (CPHIA) s’est ouverte ce 27 novembre 2023 à Lusaka, en présence de 5000 délégués venus majoritairement des 55 pays africains membres du Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC Africa). Des réflexions se mènent pour repositionner l’Afrique dans l’architecture mondiale de la santé.

« Briser les barrières : repositionner l’Afrique dans l’architecture mondiale de la santé », est le thème central de cette rencontre de taille qui réunit, entre autres, des scientifiques, professionnels de la santé, représentants des organisations de la société civile, membres du gouvernement, jeunes, partenaires techniques et financiers.

Le choix de ce thème est très significatif selon Jean Kaseya, directeur général du CDC Africa.  Après des milliers de morts enregistrés sur le continent avec l’épidémie Ebola et la pandémie de Covid-19, dus à l’absence de vaccins au niveau local, il est temps, affirme l’expert, que   l’Afrique agisse pour gagner en équité. « Nous voulons que les populations africaines puissent avoir accès à tous les soins et à toutes les commodités comme les autres populations. Nous ne voulons pas continuer à subir alors que l’Afrique a aussi à donner. Voilà pourquoi nous disons que c’est le moment de repositionner l’Afrique pour qu’on puisse commencer à considérer la voix de l’Afrique », a-t-il détaillé

5 stratégies pour repositionner l’Afrique

Le repositionnement de l’Afrique dans l’architecture mondiale de la santé doit passer par l’implication des communautés, la digitalisation, le réseautage, le renforcement des capacités et la mise en place des projets de lutte contre le changement climatique.

L’implication des communautés et la prise en compte de leurs préoccupations dans la mise en œuvre des projets de santé, selon Jean Kaseya, doivent être une priorité sur le continent. « Nous ne pourrons pas réaliser les progrès nécessaires sans écouter leurs préoccupations, sans les associer à la prise de décision et sans les impliquer à chaque étape de la mise en œuvre » des politiques de santé publique, a-t-il commenté.

A l’ère du numérique et plus précisément du développement technologique, les projets en lien avec la santé doivent exploiter ce potentiel. Selon le directeur général du CDC Africa, « les innovations permettront de recueillir des données, de suivre les tendances et de prendre des décisions en temps réel ». Ce qui, poursuit-il, « permettra d’améliorer considérablement notre réponse en matière de santé publique ».

Le troisième défi à relever par le continent est de répondre au besoin de main d’œuvre qualifiée. « Engageons-nous à développer les compétences, à retenir les talents et à combler les lacunes là où elles existent », a-t-il lancé.

A ces stratégies, s’ajoutent celles de lutte contre le changement climatique et du réseautage. Cette dernière a été abordée par le Président Zambien, Hakainde Hichilema, dans son discours d’ouverture de la rencontre.  « La santé publique exige que nous travaillions à l’unisson. En matière de santé, il n’y a pas de territoire », a-t-il indiqué.

Pour rappel, la 2ᵉ édition de la CPHIA s’est tenue en décembre 2022 à Kigali au Rwanda et a réuni 2.800 scientifiques, décideurs politiques et défenseurs du monde entier.

La Conférence internationale annuelle sur la santé publique en Afrique offre une plate-forme africaine unique aux dirigeants de tout le continent pour réfléchir aux enseignements tirés de la santé et de la science, et s’aligner sur la voie à suivre pour créer des systèmes de santé plus résilients.

Le Centre africain de contrôle et de prévention des maladie (CDC Africa) est une institution autonome de santé publique de l’Union africaine (UA) chargée de soutenir les initiatives de santé publique des États membres et de renforcer la capacité de leurs institutions de santé à faire face aux menaces de maladie.