La star de la Juventus a formalisé ce mardi devant la justice un accord avec le fisc espagnol prévoyant une amende de 18,8 millions d’euros pour fraude fiscale. Il a également été condamné à une peine de 23 mois de prison ferme… qu’il n’aura pas à purger.
Retour à Madrid pour Ronaldo, mais à la case tribunal. La star planétaire du ballon rond a formalisé mardi devant la justice un accord avec le fisc espagnol prévoyant une amende de 18,8 millions d’euros pour fraude fiscale. Dans le cadre de cet accord scellé en juin dernier, le parquet réclame également contre l’attaquant portugais, transféré l’été dernier du Real Madrid à la Juventus Turin, une peine de 23 mois de prison qu’il n’aura pas à purger. En Espagne, les peines jusqu’à deux ans de prison ne sont généralement pas appliquées aux personnes sans antécédents judiciaires. Après cette audience qui a duré très peu de temps, le juge va rendre formellement sa décision dans la journée, selon un porte-parole du tribunal.
Lunettes de soleil sur le nez et tout sourire, habillé de noir, CR7 est arrivé, main dans la main avec sa compagne Georgina Rodriguez, vers 9h40 au tribunal situé dans le nord de la capitale espagnole avant d’en repartir vers 10h25. Sans pouvoir éviter à chaque fois la centaine de journalistes présents dans l’escalier derrière des barrières à qui il n’a pas fait de déclarations, se contentant de lâcher un «très bien» à ceux qui lui demandaient comment il allait.
CR7 a signé quelques autographes avant de repartir
Alors qu’il avait demandé pour des raisons de sécurité à pouvoir entrer dans le bâtiment en voiture, ce traitement de faveur lui a été refusé par le président du tribunal. «Malgré sa grande notoriété», il n’est pas établi que son accès au tribunal par l’escalier habituel puisse «compromettre (sa) sécurité», a jugé ce dernier dans une décision rendue publique lundi. Une demande de comparution par vidéoconférence lui a également été refusée.
Le parquet de Madrid avait lancé ses poursuites en juin 2017 contre Ronaldo qui avait été auditionné un mois plus tard. Il avait alors assuré dans un communiqué n’avoir «jamais rien caché ni avoir eu l’intention de pratiquer l’évasion fiscale». Le parquet accuse le quintuple Ballon d’or d’avoir utilisé un montage de sociétés basées à l’étranger – aux îles Vierges britanniques et en Irlande, où les taux d’imposition sont très bas – pour éviter de payer ses impôts en Espagne sur ses « droits à l’image » entre 2011 et 2014. Les avocats de « CR7 » alléguaient pour leur part une simple différence d’interprétation sur la part de revenus imposables en Espagne. L’accord entre le fisc espagnol et le Portugais a permis à ce dernier d’échapper à un procès coûteux en termes d’image et au terme duquel il risquait une peine plus lourde.
Cinq ans de prison requis contre Xabi Alonso
De nombreuses personnalités du ballon rond ont eu des ennuis avec le fisc espagnol comme l’ancien grand rival de Ronaldo au FC Barcelone, Lionel Messi. L’Argentin a été condamné en 2016 pour fraude fiscale à deux millions d’euros d’amende et une peine de 21 mois de prison commuée en une amende supplémentaire de 252.000 euros. Et l’ancien international espagnol Xabi Alonso doit lui aussi passer devant le juge pour une affaire de fraude fiscale mardi dans le même tribunal. Le parquet réclame à son encontre 5 ans de prison et une amende de 4 millions d’euros.
Les ennuis judiciaires ne sont pas pour autant terminés pour Ronaldo après l’ouverture en octobre aux Etats-Unis d’une enquête sur les accusations portées par une ancienne mannequin américaine, affirmant qu’il l’avait violée en 2009 à Las Vegas. La police de cette ville de l’ouest des Etats-Unis a récemment adressé une requête aux autorités italiennes pour obtenir un échantillon d’ADN du footballeur. Ronaldo a toujours fermement nié ces accusations et dit une nouvelle fois, dans un entretien au quotidien portugais Record le 31 décembre, avoir «la conscience tranquille».
AFP