Les Forces Armées Togolaises (FAT) ont perdu aux premières heures de la journée du 04 mai dernier, un de leurs hommes les plus aguerris. De l’avis de ses frères d’armes et de tous ceux qui s’intéressent à la question militaire, le Colonel Bitala Madjoulba, surnommé « Gros bras », visiblement victime d’un homicide dans des conditions non encore élucidées, était l’un des plus valeureux officiers de notre pays.
Né le 13 septembre 1968 à Siou, Bitala Madjoulba fut enfant de troupe au Collège Militaire Eyadema de Tchitchao avant d’être engagé le 1er août 1990. Il fit l’Ecole Nationale des Officiers d’Active du Sénégal et est breveté de l’Ecole de Guerre du Cameroun en 2013.
Sous-lieutenant en 1995, il a servi au Régiment Parachutiste Commando de Kara puis au 3° Régiment Interarmes de Témédja. Avant d’être nommé Commandant par intérim du Centre d’Entraînement des Opérations de Maintien de la Paix (CEOMP), il a assuré l’intérim du Commandement à la tête du 2° Régiment d’Infanterie d’Adidogomé du 07 Septembre 2011 au 18 Août 2012.
Il a pris en 2014, avec la refondation, la tête du 1er Bataillon d’Intervention Rapide (1er BIR) qui a succédé à la Force d’Intervention Rapide (FIR), estimé à environ 500 hommes. Chevalier de l’Ordre du Mono et Officier de l’Ordre National de Mérite, il avait été promu Colonel depuis le 1er janvier 2020.
Homme de terrain et de contact, le Colonel Madjoulba donnait toujours l’exemple en étant en tête de toutes les missions de son unité.
Véritable force de la nature, le Colonel Madjoulba était très apprécié aussi bien de ses supérieurs hiérarchiques que de ses troupes, avec lesquelles il aimait passer le plus clair de son temps. Celui qui a survécu toute sa vie, à plusieurs accidents de la route dont le plus grave fut celui d’Agbélouvé qui l’a presque défiguré, aura finalement succombé aux blessures mortelles reçues dans son bureau au 1er Bataillon d’Intervention Rapide lundi matin.
« Je l’ai rencontré le 03 mai lors de la prestation de serment du Chef de l’Etat. Comme à chacune de nos rencontres, nous avions bien rigolé. Je n’aurais jamais imaginé que c’était la dernière fois. Le Colonel Madjoulba fut un homme de cœur en dépit de ce que son physique impressionnant pouvait laisser supposer. Qu’il repose en paix » nous a confié un de ses frères d’armes. Décrit comme généreux et sociable, ses proches rappellent ces moments d’ « intense communion et empreints de convivialité » qu’il aime partager, entouré aussi bien de militaires que de civils, « parfois dans une ambiance de gaieté que vous ne pourriez imaginer » , indique un officier.
Le Colonel Madjoulba était un passionné du sport, toutes disciplines confondues. Il adorait particulièrement le volley-ball, dont il jouait des parties de longues heures avec ses frères d’armes ainsi que des civils.
Egalement passionné de tir, le natif de Siou participait volontiers avec ses officiers aux compétitions, qu’il remportait très souvent. « Il était simplement un chasseur hors pair » résume ainsi l’un d’entre eux.
« Il est parti trop tôt, à 52 ans. Nous en sommes malheureux. Mais en même temps, fiers qu’il ait tout donné aux Forces armées togolaises ainsi qu’à la nation togolaise » a-t-on réagi à l’Etat-Major des FAT.
Qu’il repose en paix et que Dieu veuille l’accueillir dans son vaste paradis.