Ça reste un jeu, au-delà de tout !

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A l’origine une fête, une célébration de l’art de jouer, des talents des fils du continent, la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations est en train de virer à un cauchemar. Après une cérémonie inaugurale digne d’une Master Class, qui a « mis tout le monde d’accord », une cérémonie tout feu tout flamme, les premières fractures perçues surtout à l’occasion de la deuxième journée des phases de poules semblent s’exacerber.

On a eu beau jeu d’assister à distance et plus précisément via les réseaux sociaux, aux chaudes empoignades, que disons-nous, au chassé-croisé ou selon l’expression consacrée aux « clashes » entre Camerounais et Ivoiriens après les piètres prestations de leurs représentants à la CAN, battus par leurs adversaires respectifs. Ces piques qui n’en finissent pas entre Ivoiriens et Camerounais, quoique violentes quelquefois, sont « funny », on en rit et la vie continue.

Mais l’issue du dernier match initialement attendu comme l’occasion d’une démonstration de force et de puissance des Eléphants finalement étrillés sur le plus lourd score de 4-0, interpelle. Que de déceptions, de désillusions sur fond d’une humiliation. Les Ivoiriens, foudroyés dans leur amour propre de grande nation de football africain.

Se rendre à l’évidence que le statut de super favori qu’avait la Côte d’Ivoire avant l’entame de la compétition continentale était une grosse supercherie, ce n’est pas du tout bon pour le moral. Des supporters en larmes, inconsolables, furieux, un vestiaire désemparé…Tout ceci, c’est classique. C’est le football, le sport qui draine le plus d’émotions au monde.

Mais ces scènes de débordements des supporters ivoiriens, prenant d’assaut la voie publique, et cassant sinon ravageant tout sur leur chemin, celles-là sont intenables…Et imbitables. Comment se permettre, au nom d’un jeu dont on est sorti perdant, de prendre les réalisations de hautes luttes comme cible d’une colère mal digérée et mal maîtrisée ?

Bus des joueurs saccagé, caillassé, joueurs pris à parti et blessés, appel à une mobilisation des jeunes et autres supporters pour se rendre à la Fédération Ivoirienne de Football et exiger la démission de la Fédération et que toute l’équipe soit à refaire.

Quelle violence inouïe ! Que de regrets pour un peuple qui se fourvoie totalement et se défoule à l’aveuglette et indistinctement…sur des personnes et des biens chèrement acquis. Le pays d’Akwaba, le pays d’hospitalité qui s’illustre aussi dangereusement ?

Certes, la Côte d’Ivoire n’a plus son destin en main, elle a perdu tout contrôle sur les événements et sa qualification en tant que l’un des meilleurs 3è, compromise. Ils doivent tenir la calculatrice…Poser et effectuer. Mais quelle que soit l’issue de cette compétition pour la Côte d’Ivoire, il ne s’agit que d’un jeu. La Côte d’Ivoire va demeurer après la CAN. C’est pourquoi il faut que par la disposition des choses, le pays soit préservé.

De toute évidence, des conclusions devraient être tirées. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Les Ivoiriens feront face à leurs propres limites. Mais, que l’ordre public et la sûreté publique soient préservés, à tout prix. Que la sécurité des biens publics et privés ainsi que l’intégrité physique des personnes vivant en Côte d’Ivoire soient garanties.

A la fin de la CAN, après toute la ferveur et toutes les émotions qui auront été au rendez-vous de ce qui est censé être la plus belle fête du Football sur le continent, l’on devra bien se résoudre à une évidence qui crève les yeux. Il y a bien une vie après la CAN.  Ivoiriens, Yako ! Mais la CAN, ce n’est qu’une compétition. Le match perdu, quoique décisif pour le pays organisateur qui a fini par déchanter, ce n’était qu’un jeu.

En tout cas, c’est ce que nous pensons !