Service médical d’urgence au Togo, une difficile équation

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L’urgence en santé caractérisée par une situation où la vie du malade est en danger imminent avec un risque de décès si des soins rapides appropriés ne lui sont pas délivrés, sont des cas récurrents dans la vie. Pour répondre aux besoins que présentent ces cas, il est mis en place le service médical d’urgence. Mais au Togo, cette offre est quasi absente.

L’urgence en santé n’épargne personne et peut survenir à toute heure et en tout lieu. Que l’on soit nanti ou non, peut avoir un problème de santé allant du simple malaise à l’urgence vitale. Il peut s’agir d’assister à un accident de la voie publique. Dans l’un ou l’autre cas, survient la question de réaction qu’il faut avoir afin de préserver sa vie ou de l’autre.

Dans ces situations, le service médical d’urgence assure l’aide médicale urgente en s’appuyant sur les secours et les soins d’urgence appropriés à l’état des malades, blessés et parturientes, où qu’ils se trouvent.

C’est quoi le service médical d’urgence ?

C’est un service hospitalier d’accueil et de soins des personnes malades ou blessées qui se présentent d’elles-mêmes ou qui y arrivent par les services de secours (pompiers, service mobile). Il fonctionne en continu, sans arrêt pour des soins urgents non programmés avec un maximum d’efficacité.
Ce service, pour répondre efficacement à l’attente du public, doit être doté d’un système d’alerte pour établir le contact entre le soignant et le soigné ou son accompagnant,
Il nécessite également un système rapide de collecte et d’analyse des informations pour déterminer la meilleure réaction à avoir, face aux éventuels cas qui se présenteront.

Cette branche importante dans le système sanitaire a aussi un besoin de transport médicalisé vers la formation sanitaire pour augmenter les chances de survie et/ou de guérison du patient et d’une capacité de prise en charge urgente (premiers soins, soins intensifs, réanimation) débutée selon les résultats du tri à l’entrée.

La réalité sur le terrain

Au Togo, selon des médecins, la réalité est loin des attentes. Il s’agit ici d’un système de la débrouille face à tout besoin de santé.

En effet, sauf en cas d’accident de la voie publique, le patient ou son proche est contraint de trouver soi-même un moyen de déplacement, s’occuper d’amener le malade dans la formation sanitaire de son choix. Ajouter à cela, il lui revient de payer au prime abord la consultation qu’il ait les moyens ou non, afin d’avoir accès à des soins.

Dans la foulée, l’accompagnant du malade, au besoin, fait des d’aller-retour entre la formation sanitaire et les pharmacies ou encore la maison afin d’avoir le nécessaire pour l’hospitalisation.

Dans la situation d’un accident de route dans la capitale et peut être en dehors, à la suite de l’intervention des pompiers qui font le transfert du blessé aux urgences chirurgicales, il faut absolument le règlement des frais de consultation, des médicaments et de la prise en charge par un accompagnant ou une connaissance du blessé.

C’est la condition pour que les soins appropriés ne soient offerts peu importe la gravité du cas.
Néanmoins pour certaines urgences le service d’aide sociale ou parfois les soignants eux-mêmes offrent des médicaments de premiers soins afin de sauver le patient en attendant que les proches du blessé n’arrivent.

Une réaction rapide s’impose

L’inefficacité des services médicaux d’urgence au Togo, met régulièrement en péril la vie du patient admis en urgence sans accompagnement ni connaissance car sans le paiement de la consultation, aucun soin ne lui sera délivré. La vie humaine étant sacrée, il y a urgence, d’après des praticiens hospitaliers notamment les Dr Zouwera Sesso-Traoré, Oni Djagnikpo et Kadjossou, de pallier la situation.
De fait, il faut la mise en place d’une trousse d’urgence ou d’un fonds de soutien voire d’une politique de prise en charge rapide, réelle et sans délai de toute personne admise dans un service d’urgences dans un état d’urgence.

Selon ces médecins, il faut instaurer le remboursement des frais de transport aux bonnes volontés (surtout les conducteurs de « taxi ») qui d’antan prenaient sur eux de convoyer tout accidenté vers les hôpitaux. En effet, ils soutiennent que l’absence de couverture des frais de prise en charge des personnes accidentées a découragé les bonnes volontés.

« Dans l’attente d’une meilleure gestion de l’urgence tant au plan national que périphérique, nous exhortons chacun à avoir la meilleure attitude qui permettra de sauver toute vie humaine. Devant tout problème de santé (qu’il soit jugé simple ou grave), surtout si le pronostic vital est engagé, il faut se rendre immédiatement dans le centre médical le plus proche : la clinique ou le CMS dans sa commune (niveau périphérique), au CHP de sa préfecture ou CHR de sa région (niveau intermédiaire) ou directement au CHU (niveau national) », ont-ils lancé.

Des attitudes à adopter

Alors que le service médical d’urgence est défaillant, le palliatif selon les médecins est la solidarité. Ils recommandent qu’en cas d’accident de la voie publique, domestique, ou de travail, que l’accidenté soit amené aux urgences chirurgicales.

S’il s’agit d’un enfant, qu’il soit conduit dans une unité de soins pédiatriques « car les enfants sont très vulnérables, ne pouvant pas supporter le mal durablement », soutiennent-ils et de préciser que lorsque l’urgence concerne une femme enceinte, « il faut une unité de soins d’urgence gynéco-obstétrique ».

« Si les moyens le permettent, il est recommandé de faire recours à un transport médicalisé (une ambulance) pour que les premiers soins soient effectués par l’infirmier sur place, qu’une assistance du patient avec l’équipement qu’il faut par un personnel qualifié se fasse sur le trajet et qu’il soit conduit dans le centre de soins le plus approprié dans de bonnes conditions », insistent-ils.
Pour éviter la survenance des urgences qui mettraient en jeu le pronostic vital du malade, il est souhaitable de préserver sa vie en respectant les mesures d’hygiène, en pratiquant une activité physique sportive régulière.

Il est aussi primordial de réaliser un bilan annuel de santé afin de dépister et de traiter précocement certaines maladies et se faire suivre et d’être conseillé régulièrement par un médecin.